Port du masque obligatoire : une « Masqu'arade » pour l'UGTG

L'obligation de porter le masque contre la Covid-19, sur tout le territoire de la Guadeloupe, n'a pas muselé l'UGTG. Le syndicat estime que l'Etat, via sa gestion de la crise sanitaire, se déresponsabilise, tout en infantilisant et en culpabilisant la population.
La Guadeloupe ayant été placée en zone rouge, du fait de la circulation active de la Covid-19, sur le territoire, le préfet a instauré de nouvelles mesures sanitaires ; parmi elles, l'obligation de porter un masque, en extérieur, sur tout le territoire, pour toute personne de plus de 11 ans.
Cette politique de lutte contre la pandémie est dénoncée par l'Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG), dont le secrétaire général, Elie Domota, est signataire d'un communiqué au vitriol, titré « Masqu'arade ».
D'emblée, le ton est donné.

Un avis tranché qui détonne, dans le contexte actuel, où chacun tente de respecter, bon gré mal gré, les consignes.
 

L'UGTG dénonce l'incohérence

Pourquoi le masque est imposé à tous « toupatou é toultan », alors qu'il n'a pas empêché au préfet de la Guadeloupe, Alexandre Rochatte, d'être contaminé à la Covid-19 ? s'interroge le syndicat.

Ainsi, que vous soyez à la Rue Frébault, à 10h00, à Caraque aux Abymes, à Campêche Anse-Bertrand, à Caféière Deshaies, à Beauséjour à la Désirade, ou encore à Vannier à Marie-Galante, vous devez être masqué, jour et nuit. Et, surtout, gare aux récalcitrants qui, en plus d’une amende de 135 €, pourraient se faire fouetter par la Gendarmerie.

Elie Domota, secrétaire général de l'UGTG


L'UGTG dénonce les choix politiques

Malgré les demandes répétées de l'UGTG, les autorités politiques et sanitaires de la Guadeloupe, n'ont pas fait le choix de procéder au dépistage massif de la population locale, ni aux contrôles sanitaires stricts sur le port et à l'aéroport, de façon régulière, regrette Elie Domota. 
En revanche, selon son analyse, les services de l'Etat ont décidé de procéder au confinement individuel des Guadeloupéens, par le port du masque obligatoire « toupatou, lannuit kon gran jou ». Cette mesure vise, aux yeux de l'organisation, à « infantiliser, culpabiliser, domestiquer les Guadeloupéens et surtout exonérer l’Etat de ses responsabilités ».

Au-delà de la disproportion et de l’absurdité de la généralisation d’une telle mesure anti productive et prenant l’allure d’une punition, l’UGTG réaffirme que la situation sanitaire actuelle est la résultante de graves manquements, de dysfonctionnements récurrents des services de l’Etat, de l’ARS et des Elus de Guadeloupe.

Elie Domota, secrétaire général de l'UGTG


L'UGTG exige

Elie Domota achève sa missive par des injonctions. Le syndicat qu'il dirige exige :
  • Le dépistage massif de l’ensemble de population, l’isolement et le traitement immédiat des personnes contaminées ;
  • La mise en œuvre de véritables contrôles sanitaires, au port et à l’aéroport, pour toutes les personnes qui souhaitent entrer en Guadeloupe ;
  • La mise à la disposition du CHU de moyens financiers, humains, matériels et logistiques, à la mesure des enjeux de santé publique en Guadeloupe.