C’est la 1ère fois qu’est publiée en Guadeloupe une étude sur la survie des personnes atteintes de cancer.
La survie est un indicateur clé pour évaluer le système de santé et mesurer l'impact des politiques publiques en matière de prévention, de dépistage, et de soins des cancers.
Les écarts de survie entre la Guadeloupe et l’hexagone, 5 ans après le diagnostic, sont défavorables à la Guadeloupe dans 7 cas : le corps de l’utérus (c’est pour ce cancer que l’écart est le important), ensuite on trouve le cancer de l’œsophage, l’ensemble lèvre-bouche-pharynx, le cancer du sein, l’ensemble myélome multiple ou plasmocytome (un cancer qui touche la moelle osseuse), les cancers côlon-rectum-anus et celui du poumon.
En revanche, il n’y a pas de différence significative pour 2 autres cancers retenus : celui du col de l’utérus, et le cancer de l’estomac. Quant au 10ème type de cancer retenu, le cancer de la prostate, c’est le seul pour lequel l’écart de survie est favorable à la Guadeloupe 5 ans après le diagnostic.
Comment expliquer de tels écarts ?
De tels écarts s’expliquent d’abord par une participation moins importante aux campagnes de dépistage des cancers en Guadeloupe, et donc des dépistages à des stades plus avancés de la maladie, ensuite par un retard dans le recours ou dans l’accès aux soins ; en raison de la comorbidité, les personnes atteintes de cancer souffrent aussi souvent d’autres pathologies chroniques comme le diabète, l’hypertension, les maladies cardio-vasculaires, des pathologies susceptibles de réduire la survie des personnes atteintes d’un cancer.
Enfin, l’étude le dit clairement : les écarts s’expliquent aussi par le déficit de médecins spécialistes en oncologie en Guadeloupe et un taux d’équipement en IRM inférieur à celui de l’hexagone. Ces déficits ont bien entendu un impact sur les délais de prises en soins des patients atteints de cancer.