Présidentielle contestée au Venezuela : la cheffe de l’opposition appelle à de nouvelles manifestations le 28 août

La chef de l'opposition Maria Corina Machado agite un drapeau national vénézuélien lors d'un rassemblement pour protester contre les résultats officiels déclarant la victoire du président Nicolas Maduro - Caracas (Venezuela) - 17/08/2024.
L’opposition vénézuélienne tient bon : sa cheffe appelle à de nouvelles manifestations post-électorales, jeudi, pour dénoncer la proclamation de la victoire de Nicolas Maduro, après la présidentielle du mois dernier. Mais de nouveaux défilés ne vont-ils pas se solder par la mort d’autres personnes. 27 victimes sont déjà à déplorer. L’Union européenne s’inquiète et appelle, une nouvelle fois, les autorités locales à prouver que les résultats sont conformes au choix de la population.

La cheffe de l'opposition au Venezuela, Maria Corina Machado, a appelé hier soir (samedi 24 août 2024) ses compatriotes à "descendre dans la rue" le mercredi 28 août, un mois jour pour jour après le scrutin marqué par la réélection contestée du président Nicolas Maduro.

Les Vénézuéliens se retrouvent de nouveau dans la rue, ce 28 août, avec votre famille, avec vos enfants, avec vos petits-enfants.

Maria Corina Machado, cheffe de l’opposition au Venezuela (sur le réseau social X)

L’opposition, qui revendique la victoire, inquiétée par les autorités locales

Pour rappel, l'opposition revendique la victoire de son candidat, Edmundo Gonzalez Urrutia, avec 67% des voix.

Mais, ce dernier, à l'instar de Madame Machado, vit dans une semi-clandestinité depuis un mois, soit depuis la proclamation de la victoire de Nicolas Maduro par les autorités locales.
Ces résultats contestés, notamment par la communauté internationale, ont été validés par la Cour Suprême, jeudi, sans que les procès-verbaux des bureaux de vote ne soient rendus publics.

Le candidat déçu fait l’objet d’une convocation adressée par le Parquet, demain à 10h00, pour être entendu dans le cadre d'une "enquête pénale portant sur le site internet où l'opposition a publié ses résultats de la présidentielle", selon la convocation publiée sur les réseaux sociaux. Le procureur général Tarek William Saab a notamment expliqué, vendredi, que le site "usurpe" le pouvoir du Conseil national électoral (CNE). Il accuse notamment l'opposition des violences post-électorales.

L’Union Européenne "extrêmement préoccupée"

Bruxelles se dit toujours "extrêmement préoccupée" par la crise politique au Venezuela, ce dimanche, dans un communiqué du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, au nom des 27.

Seuls des résultats complets et vérifiables de manière indépendante seront acceptés et reconnus.

Extrait du texte de l’UE

Or, les autorités vénézuéliennes n'ont toujours pas fourni "les preuves publiques nécessaires pour confirmer le processus électoral", selon les conditions posées par un groupe d'experts de l'ONU, déplore encore l'UE.
Les 27 renouvellent leur appel au Conseil électoral vénézuélien pour qu'il publie les procès-verbaux "actas" de l'élection présidentielle "dans tous les bureaux de vote". Ils soulignent, sur ce point que, selon les procès-verbaux disponibles publiquement, le candidat de l'opposition Edumndo Gonzales Urrutia "semble avoir remporté l'élection présidentielle à une large majorité".

Les autorités vénézuéliennes doivent aussi "respecter le droit des Vénézuéliens à manifester pacifiquement et à exprimer leurs opinions politiques sans crainte de représailles", indique encore ce texte.

Les manifestations post-électorales ont fait 27 morts, 192 blessés et 2.400 personnes ont été arrêtées, de source officielle.