Eric Koury devait comparaître, ce mardi matin (19 novembre 2024), devant le tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre. Le juge a renvoyé, au 18 mars prochain, le dossier dans lequel l’ancien gérant de CAIRE* et de Guyane Aéroinvest est poursuivi pour escroquerie et travail dissimulé.
C’est l’un des deux avocats du prévenu qui a sollicité ce renvoi, au motif qu’il n’a pu avoir accès au dossier que "fort tardivement". Maître Pascal Bichara-Jabour a rencontré, a-t-il affirmé, des difficultés pour consulter les pièces, à cause de dysfonctionnements au sein du greffe du tribunal correctionnel ; ses demandes par mail n’ont pas eu de réponse en retour.
Les avocats des parties civiles s’y sont opposés, estimant la demande illégitime.
De même, le ministère public s’est opposé au report des débats. Pour le Parquet, la défense n’a elle-même pas respecté la procédure de consultation des scellés, mis à sa disposition dès mai dernier, soit depuis 6 mois.
Après une suspension d’audience, le tribunal a finalement penché en faveur de la défense d’Eric Koury.
Escroquerie présumée
Pour rappel, il est reproché à l’ancien dirigeant de sociétés d’avoir utilisé des manœuvres frauduleuses pour bénéficier des aides exceptionnelles de chômage partiel, durant la crise Covid, entre le 25 mars 2020 et le 30 septembre 2021.
Durant cette période d’un an et demi, Eric Koury aurait déclaré des personnes qui ne travaillaient plus dans ses entreprises. Il aurait également augmenté frauduleusement le volume horaire d’autres salariés ; ce, en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane.
Au total, le préjudice financier pour l’Etat s’élève à plus de 3,2 millions d’euros, selon une source judiciaire.
Soupçons de travail dissimulé
Eric Koury aurait également mentionné sur des bulletins de salaire de plusieurs cadres et non cadres, mais avec un nombre d’heures inférieur à celui réellement effectué. Ce qui constitue un délit de travail dissimulé et a entraîné un préjudice pour l’Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations familiales (URSSAF) de plus d’1,2 millions d’euros.
L’entrepreneur réfute totalement ces accusations.
NOTA BENE/ *CAIRE est la Compagnie aérienne interrégionale express, propriétaire d’Air Antilles et Air Guyane, liquidées en septembre 2023.