Récolte 2024 : le bras de fer se poursuit devant l'usine de Gardel

Nicolas Philippot au milieu des planteurs du Collectif
Comme annoncé en fin de semaine dernière, les balances de la sucrerie de Gardel ont réouvert ce matin, avec l’espoir de démarrer enfin cette campagne sucrière 2024. Mais cette décision de l'Iguacanne, du SPEC, soutenue par l'Usine, le Préfet et les Exécutifs de la Région et du Département, est toujours rejetée par les planteurs du Collectif qui campent sur leurs positions

Comme depuis le début de la mobilisation du Collectif des planteurs, ils étaient près d’une centaine rassemblés dès 4h et demie ce matin devant l’entrée de l’usine pour marquer à nouveau leur volonté de ne livrer aucune canne à sucre dans les conditions actuelles de rémunération… 

©Guadeloupe
 

Très tôt présent sur le terrain lui aussi, Nicolas Philippot, le directeur délégué de l'Usine Gardel, n'hésite pas à tenter de discuter avec les planteurs, même si son principe reste le même : Discuter oui, négocier non. Cependant, il continue de regretter la situation. Il évoque même une division chez les planteurs. En attendant, c'est le statu quo qui perdure.

©Guadeloupe
Et si quelques camions chargés de canne stationnent aux alentours de la sucrerie, l’accès est toujours obstrué par des engins de l'Usine Gardel. Une image qui témoigne de l’enlisement de la situation

L'Entrée de l'Usine Gardel ce lundi 18 mars 2024

 En fin de journée le constat était le même que celui de la semaine dernière, une impossibilité pour l'usine de fonctionner normalement. 
Une situation que le directeur délégué de Gardel commente ainsi : 

Il faut désormais se rendre à l’évidence : la voix de ce groupe de planteur à l’origine de ces manifestations est visiblement plus forte que celle de la majorité silencieuse, qui impatiemment avec raison et résignation attend de pouvoir livrer  ses cannes à la sucrerie et vivre de sa profession. Pire, c’est également toute la filière canne, filière qui représente une frange majeure de l’économie Guadeloupéenne qui est aujourd’hui totalement à l’arrêt et en difficulté : opérateurs caniers, SICA, CTCS, transporteurs de canne, entreprises du monde agricole, Albioma le Moule, etc.

Nicolas Philippot, directeur délégué de Gardel

Pour l'Iguacanne, cette situation n'est due qu'à 80 personnes, qui auraient ainsi "pris en otage une filière qui fait vivre près de 10000 personnes".

L'Iguacanne tout comme l'usine préfèrent donc mettre un terme à l'ordre de coupe qui avait été donné. pour ce lundi, ceci pour éviter toute confrontation entre les différents acteurs de la fillière canne.