A l'école primaire, une forte baisse démographique est à nouveau attendue à la rentrée 2023, avec une diminution d'effectifs de 63 748 élèves (après -49 699 élèves à la rentrée 2022). Ce phénomène devrait concerner tout le territoire, à part Mayotte et la Guyane.
Une baisse des effectifs scolaires également évoquée par l'Académie de Guadeloupe, dans deux communiqués adressés aux chefs d'établissements du premier et second degré.
Cela est à mettre en parallèle de la décroissance marquée et continue de la population dans la région académique de la Guadeloupe.
Communiqué Rectrice Académie de Guadeloupe
Christine Zangloff-Ziegler indique qu'en douze ans, l'archipel a enregistré une baisse de 31% dans le premier degré, soit 16 480 élèves.
Elle ajoute qu'à la rentrée 2022, 36 403 élève ont été accueillis, soit une diminution des effectifs scolaires de 330 élèves. Les prévisions pour la prochaine rentrée scolaire, en 2023, font déjà état de 380 inscriptions en moins, dans le premier degré. Ainsi, ce sont 36 023 élèves qui seront inscrits dans le premier degré en septembre prochain.
Une baisse des effectifs dans le premier degré qui a des conséquences sur le second degré, complète la Rectrice d'Académie.
Ainsi, à la rentrée 2022, nous avons perdu 1374 élèves avec une baisse plus marquée sur le niveau collège. Pour la rentrée 2023, nous perdrons encore 1347 élèves et la baisse portera davantage sur le niveau lycée.
Communiqué Rectrice d'Académie de Guadeloupe
1 000 postes d'enseignants supprimés
Dans ce contexte, l'enseignement public devrait connaître pour la rentrée 2023 une baisse de 667 postes (calculés en "moyens d'enseignement", c'est-à-dire en tenant compte du fait que certains enseignants stagiaires sont à mi-temps et d'autres à plein temps), a indiqué le ministère dans un communiqué à l'issue d'un comité technique ministériel (CTMEN).
Cette baisse correspond à la suppression de 1 000 postes d'enseignants et personnels administratifs en équivalents temps-plein (ETP) prévue par le projet de budget 2023.
Au total, 19 académies seront concernées par ces baisses, quatre connaîtront une stabilité et sept des créations de postes.
Les académies de Lille et Paris sont particulièrement touchées (-155 pour Paris et -150 pour Lille, -99 pour la Normandie, -85 pour Nancy-Metz).
Mayotte, la Guyane et la Réunion bénéficieront de créations, tout comme Versailles, Créteil, Nice et Montpellier.
Dans l'archipel, l'Académie annonce "une diminution de nos moyens d’enseignement de 25 ETP soit 0,88% de baisse des moyens".
106 suppressions de postes en Guadeloupe dans le second degré
Le second degré devrait connaître aussi une baisse démographique, mais très légère (-840 élèves), qui s'accompagnera d'une diminution de 498 postes (en moyens d'enseignement).
Là encore, des variations territoriales sont observées : des baisses sont prévues dans 19 académies, particulièrement marquées dans celles de Paris (-182) et Lille (-160), de Guadeloupe (-106) ou de Normandie (-105). A l'inverse, neuf académies connaîtront des créations (dont Montpellier, Créteil, Versailles et Lyon), et une sera stable (Orléans-Tours).
Dans le cas de la Guadeloupe, la Rectrice d'Académie précise que "nos taux d’encadrement sont depuis plusieurs années au-dessus des taux nationaux avec une moyenne de 21,9 élèves par structure en collège contre 23,39 au national et de 21,72 en lycée contre 24,34 au national".
Des annonces qui ne manqueront pas de faire réagir les syndicats qui dénoncent régulièrement les conditions de travail des enseignants, mais également les conditions d'apprentissage des élèves.