Lors d'une réunion du Comité France Maritime (CFM), décision a été prise de n'organiser aucune escale de bateaux de croisière, avant le 15 janvier 2022, en Guadeloupe et en Martinique.
C’est un véritable coup dur, pour toute la filière touristique, en Guadeloupe. Les professionnels ont bataillé sans relâche, durant 15 ans, pour relancer l'activité croisière et convaincre les compagnies de venir dans les Antilles françaises, en escales ou en port-base. Mais leurs efforts tombent pratiquement à l’eau. Le moment venu, ils devront repartir de zéro.
Les compagnies basées vont changer d'escales, très clairement. Elles vont reporter leurs navires, en port-base, sur d'autres îles de la Caraïbe : la République dominicaine ou Sint Maarten. Ça veut dire pas de paquebot basé, cette saison, dans les îles de Guadeloupe.
Les agences de voyages du département ne s’amusent guère non plus de cette décision. La moitié des passagers de ces croisières est une clientèle locale, soit entre 20 et 70% du chiffre d’affaire de certaines agences.
Nous vendions, avant la pandémie jusqu'à 50 à 60.000 passagers, au départ de Guadeloupe et de Martinique (...).
Là, c'est vrai, c'est plus de 20 ans, puisque certaines compagnies venaient depuis plus de 20 ans en Guadeloupe... C'est triste (...).
A tous les niveaux, l’arrêt de la croisière, en Guadeloupe, aura des conséquences sur l’activité économique. La saison des croisières génère, à elle-seule, un peu plus de 7% d’emplois maritimes directs ou indirects. Les artisans-taxi, par exemple, pourrait être fortement impactés.
On attendait cette saison de croisières avec impatience. Et, justement, ce report c'est vraiment un coup de massue pour nous, pour notre profession, puisque les taxis qui travaillent sur le port durant toute la saison de croisières, c'est plus de 60% de leur chiffre d'affaire qu'ils perdent aujourd'hui, par rapport à ce report.
L'autre crainte des acteurs du tourisme est que les grosses compagnies de croisières décident de ne plus revenir dans l'archipel... du moins comme port d’attache.
Je suis assez pessimiste sur le fait qu'elles [NDLR : les compagnies de croisière] puissent revenir, la saison prochaine, puisque les collègues de la Caraïbe vont faire tout ce qui est en leur pouvoir pour les garder chez elles.
Précédemment, l'ouverture de la saison de crosières avait été annoncée pour le 15 novembre.
Avec ce report de 2 mois, c’est tout simplement la saison qui est avortée et le tissu économique, déjà fragilisé par la crise sanitaire, en sera forcément un peu plus impacté.