Une question se pose après cette visite de Sébastien Lecornu aux Antilles : La stratégie de Sébastien Lecornu a-t-elle fonctionné ? La question reste entière et ce sont les prochains jours qui vont le dire.
Quelle est cette stratégie ?
Circonscrire la contestation contre l’obligation vaccinale et l’effervescence des Outre-mer, et au passage égratigner la force de frappe des syndicats dans nos régions.
Pour cela, Sébastien Lecornu a tenté de casser l’entente des syndicats entre la Guadeloupe et la Martinique. Sébastien Lecornu appuie là où ça fait mal : A Pointe-à-Pitre c’est la diabolisation du collectif. Il lie entame des négociations avec dénonciation des violences sur les barrages. Dans l’opinion public majoritairement contre ces barrages et ces violences, ça marque.
A Fort-de-France, en revanche, autre sons de cloche, plus mélodieux, c’est le dialogue et les félicitations pour les échanges. La démarche de construction de l’intersyndicale et de Serge Letchimy, le président de la collectivité territoriale.
Même si la base de l’intersyndicale martiniquaise exige l’abrogation, la possibilité d’une adaptation de l’obligation vaccinale aux réalités sanitaires et sociétale de la Martinique a fait son effet… et bien au-delà des frontières martiniquaises.
La Martinique est la bonne élève et la Guadeloupe est moins bien notée. Tout comme ses élus dits « majeurs ». Le ministre des Outre-mer n’a eu de cesse de dénoncer la responsabilité des élus guadeloupéens dans les dysfonctionnements de l’archipel. Le débat sur l’autonomie est une bombe à fragmentation. Fracturer l’échiquier politique, démontrer que la loi s’applique en Guadeloupe sauf à sortir du cadre de l’article 73 de la Constitution, et enfin brouiller le message revendicatif du collectif au sein de la population. C’est un concept politique, véritable chiffon rouge dans l’opinion publique.
Sébastien Lecornu en stratège politique, où le Machiavel du président-candidat, Emmanuel Macron.