RISQUES MAJEURS/ La préfecture sur le devant de la scène

Le Palais d'Orléans, à Basse-Terre.
Dès lors que l’impact d’un phénomène dépasse les limites du territoire communal, la préfecture entre en scène… mais elle n’agit pas seule. Il existe une pléiade d’acteurs du risque*. 

 
Quels rôles jouent les services de l’Etat et leurs partenaires, dans les processus de prévention des risques et de gestion de risque, en cas de catastrophe ? Comment sont-ils organisés ? Nous avons posé la question à Philippe GUSTIN, Préfet de la région Guadeloupe, représentant de l'Etat dans les collectivités de St-Barthélemy et St-Martin.

Rôle de la préfecture

« Anticipation, coordination et communication. »

 
 
Philippe GUSTIN, Préfet de la région Guadeloupe, représentant de l'Etat dans les collectivités de St-Barthélemy et St-Martin
 « D’abord, il y a tout ce que l’on peut faire en anticipation. De la planification qui, en matière de risques, a prouvé son sens, avec les différents plans ORSEC que l’on peut mettre en place. Ils prévoient l’organisation des secours qui conduisent à actualiser, en continu, l’ensemble des process qui permettent, le jour venu, quand le cyclone arrive, d’être prêt, d’avoir les listes à jour (numéros de téléphone, entreprises à réquisitionner, plans, documents légaux…).
Davantage d’anticipation peut être faite, notamment en termes de sécurisation des bâtiments, face au risque sismique. Le plan « séismes Antilles » est là pour ça… mais il n’est malheureusement pas suffisamment utilisé, même si certaines communes, le Département et la Région se sont engagées sur cette voie.

Et puis, il y a tout ce que l’on fait au moment de la crise. Le préfet devient le chef d’orchestre d’un COD**, avec les communes. C’est une cellule de crise, avec trois missions principales :
  • La première, c’est de coordonner. On a, autour de la table, selon le risque, l’ensemble des services de l’Etat (Météo France, la police, la gendarmerie…), mais aussi ceux qui ne dépendent pas de l’Etat (pompiers, associations, opérateurs de téléphonie et d’électricité…).
  • Ensuite, il s’agit de s’assurer que tout fonctionne bien et d’anticiper les conséquences qui peuvent être en cascade. On est toujours à anticiper les choses les plus horribles. Et le pire qui puisse arriver (ce que je crains le plus), c’est une combinaison séisme-tsunami et une inondation qui submerge Jarry (sachant que la Guadeloupe est aussi concernée par le risque industriel). Un exemple vécu : à Saint-Martin, le fait de ne plus avoir ni eau, ni électricité, ni téléphonie, ça peut entraîner des risques sanitaires. Un hôpital défaillant. Une menace d’apparition de maladies. Les rats qui se développent. On a eu tout ce passage, à Saint-Martin, où on s’est posé plein de questions. Il faut toujours tirer le fil et se demander : « Qu’est-ce qui peut encore arriver de pire ? »
  • Enfin, de plus en plus au cœur de nos préoccupations, dans la gestion d’une cellule de crise ou d’un COD, c’est communiquer. Et pour cette communication, on utilise les médias et, de plus en plus, les réseaux sociaux. La préfecture de Guadeloupe a de plus en plus de followers… et c’est important, parce que ce sont ces canaux-là, si les réseaux fonctionnent que, le jour venu, que nous ferons passer des informations. »



 
Pour en savoir plus
www.guadeloupe.pref.gouv.fr/
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