Rodrigue Petitot, leader du mouvement contre la vie chère en Martinique, sera jugé en janvier

Rodrigue Petitot, Le R, avec ses avocats au tribunal de Fort-de-France le 15 novembre 2024.
Le procès de Rodrigue Petitot, leader du RPPRAC, interpellé le 12 novembre, a été renvoyé au 21 janvier 2025, a décidé vendredi le tribunal correctionnel de Fort-de-France (Martinique) à l'issue d'une audience de comparution immédiate.

"Le tribunal rejette la demande de placement en détention provisoire" faite par le ministère public et "ordonne le maintien sous contrôle judiciaire" de Rodrigue Petitot, a déclaré Thomas Lamorelle, le président du tribunal, au terme d'une audience de près de cinq heures.

Le président du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), le collectif qui a lancé début septembre une mobilisation populaire contre la vie chère, avait été remis en liberté jeudi soir au bout de 48 heures de garde à vue.

La justice lui reproche, entre autres, de s'être introduit dans la résidence préfectorale dans la soirée de lundi "en forçant l'entrée avec un véhicule", avait précisé le juge Lamorelle au début de l'audience, mais aussi d'avoir commis des violences contre une personne dépositaire de l'autorité publique, des actes d'intimidation et un outrage contre la personne de Jean-Christophe Bouvier, le préfet de Martinique.

Le militant et trois autres personnes, dont une qui filmait la scène pour la diffuser en direct sur les réseaux sociaux, avaient tenté de rencontrer François-Noël Buffet, le ministre chargé des Outre-mer, qui effectuait un déplacement de quatre jours en Martinique.
Après un face-à-face tendu devant la porte de sa maison, le préfet avait refusé d'accéder à la demande du RPPRAC.

"J'ai hâte que janvier arrive, qu'on puisse débattre de tout ça", a déclaré Rodrigue Petitot, saluant "une victoire" à la sortie de la salle d'audience. "Je n'ai agressé personne. Je n'ai violé aucun domicile: on a été autorisés à entrer", a-t-il affirmé.