Rodrigue Petitot, dit "le R", a été interpellé puis placé en garde à vue au commissariat central du chef-lieu de l'île à la suite d'une plainte pour violation de domicile et actes d'intimidation à l'encontre de personnes exerçant une fonction publique, selon la même source.
Lundi soir (11 novembre), Rodrigue Petitot était entré, accompagné de trois autres personnes dans l'enceinte de la résidence préfectorale, située dans le quartier de Didier à Fort-de-France, dans le but d'obtenir un entretien avec le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, actuellement en visite en Martinique.
C'est le préfet, Jean-Christophe Bouvier, qui s'était opposé à l'entrée du président du RPPRAC dans la résidence. L'attitude des leaders du collectif a été jugée "inacceptable, inimaginable, intolérable", par le représentant de l'Etat.
Après l'annonce de l'interpellation de Rodrigue Petitot, une centaine de personnes se sont rassemblées devant le commissariat de Fort-de-France pour réclamer sa libération.
La foule a été dissipée par les forces de l'ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogène et de grenades de désencerclement. Les gendarmes, placés en protection autour du commissariat, ont subi des tirs de grenade, de mortiers et d'armes à feu. Trois d'entre eux ont été blessés dans les heurts.
Une rencontre entre le ministre et le RPPRAC ?
Arrivé lundi soir en Martinique pour une visite de quatre jours, François Noël Buffet, ministre en charge des Outre-mer, s'était dit "disposé à rencontrer tout le monde" sur l'île, y compris les dirigeants du RPPRAC, de retour lundi dans le département après un séjour de dix jours à Paris pour y organiser des manifestations.
Cela semble désormais mal engagé, le ministre s'interrogeant "sur le fait de donner suite à une demande de rendez-vous qui n’a pas été posée".
Dans la nuit de mardi à mercredi, des barrages enflammés ont été érigés sur plusieurs axes du département, des voitures calcinées, des détritus ont été observés.
L'audition de Rodrigue Petitot devrait avoir lieu, ce mercredi matin, selon l'avocat Georges-Emmanuel Germany.