De nombreux Guadeloupéens usent des réseaux sociaux pour exprimer leur désapprobation quant au nombre d’élus de l’archipel à avoir fait le déplacement jusqu’à Saint-Malo, ville de départ de la 12ème édition de la "Route du Rhum - Destination Guadeloupe". Des délégations de la Région (principal financeur de l’évènement), du Département et des communes se sont déplacées et les critiques vont bon train.
Pour ces personnes mécontentes, hormis les professionnels du tourisme et les exposants qui vantent les spécificités et les produits locaux, cela fait trop de monde à avoir voyagé et à résider sur place, durant plusieurs jours. Elles craignent que les représentants des collectivités locales qui, pour la plupart, sont en grandes difficultés financières, usent de l’argent des contribuables, pour leurs frais de déplacement, d’hébergement et de bouche.
Ces détracteurs rappellent aussi que les dossiers urgents en souffrance ne manquent pas, dans l’archipel, au premier rang desquels figure l’approvisionnement en qualité et en quantité de l’eau potable.
L’hôtelier Nicolas Vion avait déjà créé la polémique, le mois dernier, en dénonçant la composition de la délégation prise en charge par la Communauté d’agglomération La Riviera du Levant (CARL).
L’animateur radio de Guadeloupe La 1ère, Patrice Kancel, a rencontré le maire de Sainte-Anne, à Saint-Malo, et l’a interrogé à ce sujet.
Je suis le maire de Sainte-Anne. Mais il ne faut pas oublier que, depuis longtemps, je suis dans le tourisme et c’est moi qui ai mis en place l’Office du tourisme intercommunal de la Riviera du Levant. Et, donc, comme je suis toujours dans le comité de direction, c’est à ce titre que je suis là. Le mieux placé pour vendre le territoire, c’est l’Office de tourisme. Le Comité du tourisme est là pour vendre la destination des îles de Guadeloupe. Mais, pour les territoires, ce sont les Offices intercommunaux de tourisme !
Franck Baptiste, maire de Sainte-Anne
Franck Baptiste, qui s’est déplacé avec cinq autres personnes, juge que la polémique est inutile et ne sert qu’à "faire le buzz".
Le maire de Basse-Terre, dont la ville est aussi représentée à Saint-Malo, montre patte blanche : certes, il y a des basse-terriens en Bretagne, actuellement, mais ils ne sont pas pris en charge par la municipalité, à l’exception de l’élu délégué au tourisme.
On a vu des messages Whatsapp passer du style "la ville de Basse-Terre prend en charge une dizaine d’élus ou d’agents de la ville". Pas du tout ! Ce sont des gens qui ont décidé d’y aller, c’est leur libre choix, sur leurs propres deniers. Ce n’est pas du tout la ville de Basse-Terre, puisqu’elle n’est pas organisatrice et n’a pas de budget particulier pour la Route du Rhum. Il y a juste un élu qui est pris en charge, pour se rendre à Saint-Malo et représenter la ville de Basse-Terre : c’est l’élu en charge du tourisme qui a fait un excellent travail, depuis des mois, pour peaufiner le programme d’animations, avec l’ensemble des commerçants.
André Atallah, maire de Basse-Terre
Un village sera en effet installé, à compter du 15 novembre, dans le chef-lieu ; ce qui, selon le maire, sera beaucoup plus rentable, économiquement, pour Basse-Terre.
Et à compter du lundi 7 novembre, au lendemain du départ de la course transatlantique, c’est vers la Guadeloupe que l’attention du public international de la Route du Rhum sera tournée. Chacun des élus rentrera donc et mettra normalement tout en œuvre pour faire la promotion de l’archipel, depuis ses îles.