Brigitte Ouikede n'a pas eu la force de pénétrer l'église où avait lieu la cérémonie funéraire de Kimaël, son fils de 16 ans. L'adolescent a été tué le 12 janvier dernier, à Pointe-à-Pitre, alors qu'il se trouvait à la rue Frébault, pour assister au défilé du carnaval. Il a reçu plusieurs coups d’arme blanche à la gorge.
C'est donc une maman au cœur brisé qui s'est tenue non loin de l'église de Saint-Louis, attendant que se termine la cérémonie, avant d'accompagner son fils à sa dernière demeure.
Je pense à la tristesse que ces jeunes ont mis dans mon cœur. Ils m'ont enlevé mon fils. Ils étaient plusieurs. Ils ont enlevé mon fils. Il faut qu'on arrête cette violence. C'est trop !
Brigitte Ouikede, mère de Kimaël
Malgré son chagrin immense, Brigitte s'est lancée, depuis le drame, dans une croisade pour que cesse la violence. Elle prononce désormais le prénom de Kimaël, son fils, pour faire passer son message.
Son nom ne sera jamais effacé parce que je ferai en sorte que le message soit toujours entendu, que les jeunes l'entendent : Non à la violence, ça ne sert à rien !
Brigitte
La mère de famille, comme sonnée, ne peut s'empêcher de repenser à un drame qui lui avait arraché des larmes. C'était en 2016. Le jeune Yohann Equinoxe, 15 ans, avait été tué de plusieurs coups de couteau, juste non loin du lycée de Baimbridge aux Abymes. Pour un téléphone portable. Son meurtrier était, lui aussi, âgé de 15 ans, au moment des faits. Kimaël avait alors été interpellé par ces larmes.
Il [Kimaël] m'avait dit : "Pourquoi tu pleures maman ?" Je lui avais dit : "c'est parce que ça me touche beaucoup. Cela aurait pu être mon enfant, toi". Et aujourd'hui, c'est moi qui suis à la place de la maman de Yohann. Pourquoi cette violence ?
Brigitte
Une marche blanche sera organisée le 25 janvier prochain, à Pointe-à-Pitre, a annoncé Brigitte Ouikede. Elle prendra le départ non loin du rond-point Miquel, s'arrêtera sur le lieu du meurtre de Kimaël avant de s'achever sur la place de la Victoire où auront lieu des prises de parole. Toujours avec le même message martelé par Brigitte : Stop à la violence.