Faire face à un virus sans frontière

Tous ceux qui rentrent en partie française doivent présenter une autorisation aux forces de gendarmerie
A Saint-Martin, le coronavirus continue son évolution dans les deux parties de l’île, avec une activité moindre en partie française. 246 cas actifs recensés au 26 août côté hollandais, 139 cas (dont 22 en quatre jours) côté français, où des contrôles aux frontières sont à nouveau en place.
Symbole d’une activité touristique réduite à néant, le Plantz Square, point de passage obligé des visiteurs qui traversent la capitale Philipsburg, est quasiment désert.
 

Tout comme les plages de sable blanc avoisinantes, d’ordinaire peuplées de baigneurs et de clients attablés aux restaurants.

La quasi totalité des rares passants sont de Sint Maarten, et ceux que l’on croise louent les bienfaits d’un masque qu’ils se sont résignés à porter, pour continuer tout simplement à vivre. 

Une certaine coopération existe entre les autorités de l’île pour gérer l’épidémie, bien qu’elle ait été mise à mal lors de la réouverture anticipée des frontières lors de la phase de déconfinement, puis celle de l’aéroport international Princess Juliana contre l’avis de la Préfecture.

Une gestion plutôt politique, que ne comprend pas Rhoda Arrindell, ancienne ministre de l’Education de Philipsburg. 
 

Les médecins ne se sont pas fait assez entendre au début de la crise. Ils agissaient peut-être en coulisse..Mais leurs d décisions sont devenues politiques plutôt que sanitaires. Or il s’agit d’un problème de santé »


Une mesure bien accueillie en partie française

Côté français, des contrôles à la frontière attendent ceux qui reviennent du territoire néerlandais. Une manière de freiner les échanges et donc les risques, avec des voisins apparemment beaucoup plus touchés par le virus, et où le nombre de licenciements explose, faute d’une protection sociale moins avantageuse qu’en zone française.

Si les socioprofessionnels de Marigot s’insurgent contre les restrictions de déplacements qui menacent l’économie de l’ensemble de l’île, nombre d’habitants admettent qu’il faut absolument éviter la montée de l’épidémie.
« Deux cents ou trois cents morts à Saint-Martin, ce serait la catastrophe ! L’Etat prend donc ses précautions, ça va à l’encontre de la culture saint-martinoise, mais c’est nécessaire », confie Jacques Hamlet, propriétaire de SOS Radio, une station locale populaire qui ouvre régulièrement son antenne au débat public et aux personnalités de tous bords.

La population se plie donc bon gré mal gré à des consignes sanitaires qui risquent de durer encore quelques temps.