On estime à environ 350 le nombre de personnes touchées par le VIH, à Saint-Martin. Le "virus de l'immunodéficience humaine" est bien présent, des deux côtés de la frontière franco-hollandaise, puis qu’un peu moins de 1% de la population est concernée, sur l’ensemble de l’île ; un taux relativement élevé.
Dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre le sida, les acteurs de la santé, sur place, se sont mobilisés pour informer la population sur cette maladie et inciter chacun à se faire dépister. Un dispositif spécifique a été mis en place, pour l’occasion, dans le hall d’accueil du Centre hospitalier "Louis Constant Fleming" de Marigot. Mais l’opération qui n’a pas attiré grand monde, malheureusement. Or, pour enrayer la progression du sida, le dépistage est primordial.
Ceux qui ont fait le déplacement, se sont rendus compte, avec étonnement pour certains, que le dépistage ne consiste qu’en une petite piqûre au bout d’un doigt. C’est le cas de l’artiste Swé Booker, qui n’a pas hésité à venir se rassurer, quant à son statut viral. C’était pour elle une évidence :
Etant une enfant des années 80, j’ai été vraiment sensibilisée, très tôt, au port du préservatif, tout ça ! Donc, c’est important pour moi. J’ai vu que c’était gratuit, on m’a invitée à me faire dépister, alors je l’ai fait : Je le fais volontiers.
Swé Booker, artiste, volontaire pour le dépistage du VIH/sida
Faire reculer le virus dépend aussi de l’existence, sur le territoire de structures de prévention et de soins adaptées. C’est le cas, affirme le médecin infectiologue Dr François Bussuel.
Durant la crise Covid, le nombre de dépistage avait considérablement baissé. Une tendance qui s’inverse, désormais. Pour autant, les maladies sexuellement transmissibles ont gagné du terrain, ces derniers temps, y compris à Saint-Martin.
Depuis 2022, on a vu à nouveau une augmentation du dépistage du VIH. Et on a constaté, dans un premier temps, une augmentation considérable, non pas du VIH mais des autres infestions sexuellement transmissibles, qui montre qu’il y a une diminution de la prévention et, en particulier de l’utilisation du préservatif.
Dr François Bussuel, médecin infectiologue
Un message à véhiculer, au sein de la population, afin qu’elle renoue avec les bons gestes et contribue à la lutte contre le VIH/sida.