La prolifération des singes verts à Saint-Martin pousse les représentants de l'Etat à chercher des solutions.
Dans la partie néerlandaise de l’île binationale, l'abattage de 450 de ces primates (soit la totalité de leur population) a déjà été décidé. Une Organisation non gouvernementale (ONG), "Nature Foundation St. Maarten", va être mandatée pour capturer les singes verts et procéder à leur abattage, dans les trois prochaines années. Ce plan de lutte est controversé, mais les autorités retiennent le fait que cette espèce originaire d'Afrique est reconnue comme invasive.
Côté français, la préfecture de Saint-Martin a récemment tenu une réunion, avec cette même ONG, ainsi que la Direction de l'environnement, la Collectivité et la Réserve naturelle, afin de recueillir données et avis. Et c’est l’inquiétude qui prédomine.
Actuellement, les singes profitent d'une abondance de nourriture grâce à la pluie, ce qui accélère aussi leur reproduction. C'est un problème grandissant qui touche déjà les zones urbanisées (...). Les singes piochent dans la biodiversité, au détriment d'une autre espèce, pour survivre. On ne peut pas les laisser proliférer. Ils sont quasiment partout.
Julien Chalifour, scientifique à la Réserve naturelle
Sur le territoire, une dispersion des singes verts a été notée, après le passage de l'ouragan Irma, en septembre 2017.
Ces mammifères omnivores se sont retrouvés dans un milieu appauvri d'aliments, ce qui les a contraints à aller se nourrir ailleurs.
Julien Chalifour, scientifique à la Réserve naturelle
La préfecture a mandaté la zoologue Nathalie Duporge, pour mener une "étude d'impacts environnementaux". Vu la sensibilité du sujet, les autorités françaises attendent les conclusions de la mission, prévues pour fin février, pour communiquer.
L'étude permettra de proposer une série de mesures et d'actions pour résoudre cette problématique.
Karim Miksa, chef de la direction de l'environnement de Saint-Martin et Saint-Barthélemy
Les singes verts représentent un danger pour les écosystèmes, se reproduisent rapidement et chaque individu a une espérance de vie d’une trentaine d’année. Lorsque la nourriture manque dans la nature, ces animaux n’hésitent pas à venir chaparder les fruits de leur subsistance, dans les foyers ou sur les terres agricoles. Ils peuvent aussi être des vecteurs de maladies.
Les militants opposés au plan décidé par Sint Maarten suggèrent de passer par la stérilisation des spécimens capturés, plutôt que leur exécution. Dans ce cas, un plan de cohabitation entre les singes verts, les espèces locales et l’Homme devrait être mis en place. Une idée non retenue par la partie néerlandaise de l’île du Nord des Petites Antilles.