Cela fait plusieurs jours qu'il y a des tensions, dans le quartier de la Baie Orientale, à Saint-Martin. Un barrage routier a été érigé, sur place, empêchant toute circulation.
C'est le moyen trouvé par la famille Webster et ses sympathisants, pour se faire entendre. Ceux-ci dénoncent la vente aux enchères d'un terrain dit familial.
Une succession compliquée
La famille mobilisée fait partie des nombreux héritiers des propriétés Beauperthuy, dont le règlement de la succession s'avère plus que compliquée.
Le premier Beauperthuy est mort en 1861, à Saint-Martin, laissant en héritage des centaines d’hectares de terrain régulièrement acquis dans l'île. Une mine d'or, sur un territoire insulaire touristique, dans une des zones les plus convoitées au monde.
En plus de 150 ans, l’héritage n’a jamais été complètement réalisé et, aujourd’hui, ils sont près de 250 descendants à attendre leur part de la vente, par petit bout, d’un domaine immense.
Un administrateur avait été nommé, en 1973. Depuis, il vend des parcelles, car la propriété Beauperthuy s'étend sur près de la moitier de la partie française de Saint-Martin.
Ils se disent "propriétaires historiques"
Randy Webster est le fils du dit "propriétaire historique" de la parcelle dont la vente est contestée ; il s'est confié à Hervé Pédurand, lundi dernier.
La vente d'ores et déjà actée
La vente aux enchères a eu lieu, mardi 25 janvier 2022, au tribunal judiciaire de Basse-Terre, en Guadeloupe.
La procédure porte sur une parcelle de trois hectares, cédée en échange d'une conséquente somme.
Pour la cour, il s'agit d'un bien saisi comme un autre... sauf que celui-ci est déjà occupé.
Le père de Randy Webster aurait acheté ce lot au grand-père Webster, en 1985 et y a fait bâtir une maison, permit de construire à l'appui, en toute légalité. Sauf que le terrain n'aurait pas appartenu au grand-père.
Pour que la famille qui occupe les lieux puisse se régulariser, il aurait fallu qu'elle soit présente au tribunal, pour surenchérir à plus de 557.000 euros ; ce qu'elle n'a pas fait.
C'est une société civile immobilière domiciliée à Baie Nettlé, les Hauts de Grand Case, qui a remporté l'enchère. Elle a pour objectif de lotir et de faire de la promotion immobilière.
Reste une épine dans le pied de cette société : les Webster. Ces derniers seront durs à déloger, puisqu'ils refusent tout accord.
La famille Webster reste mobilisée
Pendant ce temps, la circulation reste perturbée, à Saint-Martin.
Le nouvel acquéreur se retrouve avec un titre de propriété, tout comme celui qui se dit "propriétaire historique" de la parcelle objet du litige, à Baie Orientale.
Les frères Webster n'entendent pas lâcher prise. Ils restent mobilisés. Hervé Pédurand est allé les voir au lendemain de la vente :