Saint-Martin : la frontière de la colère

Le retour des contrôles aux frontières n'en finit plus d'attiser la colère des habitants. Derniers épisodes en date, l'interdiction pour des élèves habitant en partie hollandaise de se rendre à leur école côté français. Les médecins prennent eux aussi position contre les restrictions de circulation.
A Saint-Martin, les contrôles aux frontières perturbent la rentrée scolaire. Ce jeudi matin, route de Bellevue. Ketty Paines est venue de Philipsburg pour tenter d’emmener son petit-fils à l’école en partie française. 
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Finalement, cette grand-mère en colère pourra passer. Depuis le 31 juillet, il faut une attestation préfectorale et un motif impérieux pour entrer en zone française. Une mesure anti-virus qui ne passe pas. Jules Charville Conseiller territorial de l'opposition et Victor Paines, un militant citoyen expliquent pourquoi à Hervé Pédurand et Ronhy Malety.
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Pour Daniel Gibbs, Président de la Collectivité, l’Etat ne tient pas compte d’une situation historique, ni des conséquences d’Irma.
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Des médecins montent au créneau

De nombreux médecins s’inquiètent aussi des restrictions de circulation. Pour eux elles ne se justifient pas sur le plan sanitaire. Le Dr Joël Gomez, médecin généraliste, signataire d'un communiqué avec une quinzaine de ses confrères, dénonce le risque que ces restrictions font courir aux patients. 
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Une gestion politique de l'épidémie

Dans ce communiqué, le collectif de médecins de Saint-Martin reprochent notamment à l'Etat d'avoir pris cette décision sans même les avoir consultés. Premier grief, la comparaison entre la carte du  nombre de cas positifs et une carte antérieure, mais des hospitalisations celle-là, ensuite la contamination du préfet Alexandre Rochatte à Saint-Martin, ils estiment que vu les délais d’incubation elle aurait plutôt eu lieu en Guadeloupe, enfin l’annonce du retour de l’épidémie causé par les Américains, avant même disent-t-ils que le premier avion en provenance de USA ne se soit posé à l’aéroport de Juliana. 

Trois motifs qu’ils jugent donc infondés et qui les amènent aujourd’hui à réclamer la libre circulation des populations. Et pour cause affirment-ils : cette restriction a de surcroit un impact économique, avec des patients qui ne mangent plus à leur faim, faute de pouvoir traverser la frontière, des malades Hollandais qui ne peuvent plus se faire soigner pour les mêmes raisons et des enfants qui ne vont plus à l’école. Ils concluent leur missive en demandant à la préfète je cite « de laisser saint Martin vivre et respirer ».

La Préfecture et l'ARS répondent au Collectif de 15 médécins de Saint-Martin, dans un communiqué publié ce vendredi :

Réponse au collectif de médecins