A vrai dire, ce n'est pas depuis les vacances que les restaurateurs voient la vie en gris. Leur situation s'est ternie bien plus tôt, depuis la montée de l'inflation où, comme pour tous les consommateurs, s'approvisionner est devenu un parcours du combattant quand on veut à la fois garder le cachet du restaurant que l'on gère et cependant, limiter les hausses des prix affichés au menu.
Pour autant, comme chaque année, ils espèrent naturellement que la période de juillet et août améliorera leur ordinaire en ramenant à leurs tables des vacanciers prêts à se faire plaisir coûte que coûte.
C'est peut-être ce qui ne marche plus d'ailleurs. Les vacanciers qui, pour beaucoup, ont eu à s'organiser pour payer le billet d'avion, regardent à deux fois les prix qui leur sont proposés un peu partout, et quand ils peuvent s'en passer, ils le font. Au grand dam des restaurateurs.
Alors, pour s'en sortir, il faut revisiter la carte, revoir les menus, reconsidérer les offres. En fait, des menus qui pondèrent l'inflation pour le restaurateur autant que pour ses clients.
Bien sûr, en passant de telles étapes, beaucoup espèrent recevoir un petit coup de pouce mais le réalisme s'impose : compte tenu de la situation de la plupart des restaurateurs, il ne faut guère espérer d'aides providentielles.
Mais ils en sont aussi conscients, cette grisaille ne sera pas dans le ciel de tous les restaurateurs de l'archipel.
C'est de manière générale mais certainement, il y aura certains qui vont sortir leur épingle du jeu, qui sont des restaurants traditionnels et qui sont très connus dans le monde touristique. Et puis, forcément dans les restaurants de plages il y aura du passage aussi. Mais je suis sûr qu'ils ont quand même vu une baisse de fréquentation.
Tania Guérin, membre du Conseil de l'Association des Restaurateurs des Îles de Guadeloupe
Pourtant, parce qu'ils sont chefs d'entreprise et parce que tout cela fait aussi partie des risques qu'ils ont accepté d'assumer en lançant leur affaire, même une légère brise fait renaître l'optimisme en eux.