Le Salon International de l’Agriculture (SIA) a refermé ses portes dimanche soir (3 mars 2024), à Porte de Versailles (Paris).
Au total, sur les 9 jours qu’a duré cette 60ème édition de l’évènement, 603.652 visiteurs ont été accueillis ; un nombre qui représente une baisse de 2% par rapport à l’an dernier. Selon les organisateurs, la fréquentation, qui avait chuté d’environ 20 % les deux premiers jours, est remontée ensuite.
Mais en termes de chiffre d’affaires, le compte n’y est pas, pour certains exposants.
Difficile rentabilisation d’un tel déplacement
Sur le "pavillon Guadeloupe", les ventes, souvent, ne suffisent pas à couvrir les frais des producteurs installés sur l’espace de la Chambre d’agriculture. Car, malgré une aide de la Région, le prix des stands est en partie à la charge des exposants, ce qui n’est pas le cas pour les autres départements.
Autre sujet à polémique : la contribution financière demandée aux stands de rhums et punchs est plus élevée que pour les autres producteurs. Or, ces vendeurs d’alcool ont beaucoup plus de frais, explique la directrice des punchs Mabi :
Sur chaque bouteille, vous pouvez rajouter 7 euros entre le transport et les taxes d’alcool. Et, après, vous avez le stand qu’il faut rentabiliser. Donc on vend, effectivement, nos bouteilles plus cher ici (...), mais on le fait parce que, derrière, il faut rentabiliser. Ce n’est pas une plus-value qu’on fait sur les bouteilles !
Ludmilla Lurel, directrice des punchs Mabi
Qui dit coûts élevés, dit délégation limitée
Joris Galli, gérant de la distillerie Papa Rouyo, participait pour la première fois à ce Salon. Il s’interroge également sur les conditions de participation au SIA, pour les exposants Guadeloupéens. Cette réalité du coût élevé à assumer, par les producteurs désireux de se faire connaître outre-Atlantique, explique peut-être le faible nombre de candidats, selon lui.
Résultat : la multiplicité et la diversité des produits made in Guadeloupe ne sont pas représentées sur place.
Une réflexion s’impose, du point de vue du dirigeant d’entreprise.
On a été approchés par beaucoup d’autres délégations, d’autres départements. Et c’est vrai que la prise en charge est relativement différente, suivant les départements. Certains ont juste à être présents ; tout le reste des coûts est couvert.
Joris Galli, gérant de la distillerie Papa Rouyo
Selon la Chambre d’agriculture de la Guadeloupe, le tarif de location des stands est le même pour tous : 550 euros par mètre carré. Mais la prise en charge de la Région varie de 45 à 65%, selon les exposants.
La Ville des Abymes, elle, a financé en totalité un stand du "pavillon Guadeloupe", qui accueillait six agro-transformateurs de son territoire.