Sargasses : des chercheurs appellent à éviter les échouements

Barrage anti-sargasses expérimental installé à l'entrée de la baie de Pompière, à Terre-de-Haut - 06/05/2023.
Une nouvelle étude scientifique valide le principe volontariste et prudent pour lequel ont opté les autorités locales, en Guadeloupe. L’installation de barrages déviants les bancs d’algues sargasses apparait comme la meilleure option, selon ses conclusions. Ses équipements limitent les échouements et, donc, les concentrations de métaux sur les côtes exposées.

Le déploiement de barrages déviants s’accélère, sur le territoire guadeloupéen, pour lutter contre les échouements d’algues sargasses, avec plus ou moins de succès.

Cette initiative, quoi qu’il en soit, est encouragée par une nouvelle étude scientifique, publiée dans Sciences de l'environnement et recherche sur la pollution, qui vient valider le principe de "politiques volontaristes en matière de lutte contre les échouements" et prône la prudence en matière de revalorisation.
L’étude en question, menée notamment par l’un des membres de l’équipe de biologie de la mangrove de l’Université des Antilles (UA), s’est attachée à étudier la cinétique des métaux lourds, contenus dans les algues, lorsqu’elles atteignent un environnement côtier. Les échantillons ont été mesurés, sur le littoral Guadeloupéen.

Que transportent potentiellement les sargasses jusqu’à nos côtes ?

Pour déterminer cette cinétique (c’est-à-dire la vitesse à laquelle les algues se déchargent ou non, de leurs métaux lourds, lorsqu’elles s’échouent sur les côtes), les scientifiques ont immergé des cages flottantes fixes expérimentales ; cela pendant 25 jours, dans trois environnements différents : dans des récifs coralliens, des herbiers marins et au sein d’une mangrove.

Les scientifiques, dont Pierre-Yves Pascal, membre de l’équipe de biologie de la mangrove de l’UA, se sont ensuite attachés à mesurer les concentrations de 19 oligo-éléments métalliques, à l’issue de cette période.

Pour mémoire, dans une étude précédente, les métalloïdes avaient été trouvés dans des proportions relativement faibles, à l'exception de l’Arsenic.

Trois dynamiques ont ainsi pu être identifiées : une dite de concentration, une autre d’épuration et, enfin, une dernière qualifiée de stable.

Éviter à tout prix les échouements

Voici les résultats les plus pertinents de cette étude : si les trois types d’algues qui concernent l’archipel ont tendance naturellement à libérer rapidement leur Arsenic en mangrove, cette dynamique est bien plus importante que dans les deux autres environnements.
Cette observation pousse les chercheurs à conclure que les échouements doivent être évités ; d’où l’importance des barrages déviants.
De même, les politiques de valorisation doivent absolument tenir compte de ces nouvelles données, notamment concernant la teneur importante en Arsenic des nuisibles venus de la mer.

Le résumé du texte scientifique est accessible > en cliquant ici.