Les sargasses, piège à arsenic

Une étude publiée le 26 février 2020 dans la revue scientifique américaine PeerJ Life and Environment confirme que les sargasses accumulent l’arsenic dans des concentrations supérieures aux seuils autorisés
Une équipe de scientifiques mexicains a analysé 63 échantillons d’algues récoltés d’aout 2018 à juin 2019 le long des côtes caribéennes de la péninsule du Yucatan. 86% des échantillons affichaient une concentration en arsenic égale ou supérieure à 40 ppm, soit la limite maximale pour les algues destinées à l'alimentation animale et à la fabrication d’engrais pour le sols. 

Les résultats ont également démonté la présence de 28 métaux lourds, tels que l’aluminium, le cuivre, le manganèse.

 

« La concentration des éléments dans les sargasses varie selon la durée et la localisation géographique et dépend probablement de leur passage ou non dans des zones contaminées »

explique Rosa E. Rodríguez-Martínez, l’une des auteures de l’étude. 

Cette capacité à accumuler les métaux lourds peut également constituer un atout. En Guadeloupe, le Conseil régional souhaite lancer un appel à projets en 2021 sur la pollution par le chlordécone :

« L’un des objectifs sera de déterminer si les algues ont développé des molécules spécifiques permettant la bio-accumulation. Leur reproduction permettrait de créer des filets autour des bassins de captage et ainsi limiter la pollution »

imagine Sylvie Gustave dit Duflo, chef du département de biologie à l’Université des Antilles à Pointe-à-Pitre.

Un tel dispositif pourrait également être utilisé pour lutter contre la pollution par le glyphosate, un pesticide de plus en plus présent dans les masses d’eaux entourant la Guadeloupe.