Saturation des cabinets d’ophtalmologie : opticiens et orthoptistes peuvent réaliser des examens de la vue

Des lunettes de vue exposées (image d'illustration)
Difficile d'obtenir un rendez-vous chez l'ophtalmologue. En Guadeloupe et en Martinique,l’attente est de 5 à 9 mois.La majorité des spécialistes ne prennent plus de nouveaux patients.Pour pallier, les opticiens et les orthoptistes peuvent procéder au renouvellement et à l’adaptation des équipements

Face à la progression de la demande et les délais de prise de rendez-vous qui restent excessifs presque partout en France, plusieurs réformes ont été prises au cours des dernières années. Le renouvellement et l’adaptation des équipements optiques ont été autorisés aux opticiens, et plus récemment aux orthoptistes.

La durée de validité des ordonnances d’ophtalmologie a également été allongée. Objectif prioritaire : faire baisser rapidement les délais d’accès aux soins visuels.

Actuellement sur la Martinique, il y a une pénurie d’ophtalmo. Pour obtenir un rdv, il faut compter 9 mois d’attente en moyenne et la majorité des spécialistes ne prennent plus de nouveaux patients.

Christophe Hérelle - nouveau lunetier à Schoelcher

Un auto-kérato réfractomètre et une unité de réfraction pour examiner la vue chez un opticien à Schoelcher (image d'illustration)

L’opticien ou l’orthoptiste : le recours sous condition

Faute de pouvoir obtenir un rendez-vous avec un ophtalmologue, il est donc possible de se tourner vers un opticien ou un orthoptiste. Ces auxiliaires de santé peuvent vérifier la correction de la vue, avant un renouvellement éventuel des lunettes. L’orthoptiste quant à lui peut désormais si nécessaire, renouveler ou adapter la prescription à l’issue du contrôle visuel, mais sous certaines conditions pour l’un et l’autre de ces professionnels.

Si l’opticien ou l’orthoptiste relève une évolution de la vue, il doit informer l’ophtalmologue. Ce dernier est le seul habilité à dépister et à suivre les maladies oculaires (DMLA, cataracte, glaucome…) ainsi que les effets des pathologies chroniques sur la vue, tel que le diabète. C’est aussi l’ophtalmologiste qui rédige les ordonnances.  

Dans un rapport datant de janvier 2020, L’IGAS (l’Inspection générale des Affaires Sociales) recommande plusieurs mesures afin de réformer en profondeur la filière visuelle.  

Les opticiens "prêts à soulager les ophtalmologues" 

Si l’IGAS préconise en urgence des "mesures pragmatiques", c’est parce que 44% des ophtalmologues ont plus de 60 ans et 20% plus de 65 ans. Conséquence, de 2022 à 2030 leur effectif va fondre de 250 par an, malgré les nouveaux diplômés et l’intégration d’ophtalmologistes étrangers. Il devient donc urgent de soulager ces spécialistes d’une partie de leurs prérogatives pour leur permettre de se concentrer sur le soin, leur coeur de métier, comme c’est le cas chez presque tous nos voisins européens, note l’Igas. Notamment en permettant aux opticiens de faciliter l’accès à un équipement optique ou à son renouvellement.

ROF - Rassemblement des Opticiens de France