Le service de réanimation du CHU tête de pont dans le combat contre le Coronavirus

En pleine pandémie du COVID-19, le service de réanimation  se retrouve très fortement impacté par la maladie. Trois de ses médecins et un infirmier sont en quarantaine. Mais dans le service, chacun est motivé par la conscience du service qui est à rendre au public
A 26 ans, Florian Oppédisano est interne en 2ème année anesthésie-réanimation. Il travaille dans le service réanimation du CHU qui a dû s'organiser pour accueillir une unité pour les patients contaminés par le COVID-19. Douze lits de cette unité leur sont réservés mais pour l'heure, dix lits seulement sont occupés, essentiellement par des personnes qui revenaient de croisière.
Cependant, dans le cadre du plan blanc, l'ouverture de nouvelles unités est déjà programmée pour atteindre jusqu'à soixante places. 
Pour Florian, il faut s'attendre dans les jours qui viennent, à un regain d'activité :

Cela nous donne l'impression du calme avant la tempête. Nous vivons au rythme d'une entrée de patient COVID par jour. Mais tout est prêt pour accueillir plus de cas. Une seconde unité de huit lits a déjà été mise en place. En réa, nous avons deux secteurs. Pour l'instant, je suis dans le second. Mais les collègues qui sont dans le premier, en contact direct avec les patients contaminés font très attention. Globalement nous évitons les contacts entre nous et nous respectons scrupuleusement les mesures de sécurité sanitaire qui sont encore plus strictes pour nous.


 

5 contaminations parmi les soignants


Le service est cependant en grande difficulté. Son patron, le Professeur Michel Carles, ainsi que deux autres médecins sont contrôlés positifs.
Une situation extrêmement délicate pour un service ou pour un hôpital en général, qui manque de médecins et de personnels soignants.
Pour autant, tout cela, Florian ne s'en rend pas vraiment compte. L'absence de ces médecins a conduit le service à se réorganiser. Et pour Florian, la mission est accomplie chaque jour :

On continue notre boulot. Quand on vient au CHU, comme dans tout hôpital d'ailleurs, même hors d'une période comme celle-ci, on sait qu'on est exposé à tout, et pas seulement au COVID-19. C'est vraiment une question d'organisation.


Cette situation particulière de la Réanimation vient s’ajouter à la mise en quarantaine pour les mêmes raisons de la présidente de la CME, la Commission médicale d'établissement, le Professeur Suzy Duflo ainsi qu’un infirmier, sans oublier le Directeur de l’établissement, Gérard Cotellon. Deux cas qui laissent penser que les cadres du CHU, sans même avoir été en contact avec les malades, ont pu se contaminer et se transmettre la maladie. D'autres services pourraient bientôt être impactés.
Mais pour l'heure, au regard de la progression de la pandémie en Guadeloupe, le CHU résiste plutôt bien. Sur plusieurs centaines de soignants, aujourd’hui "seuls" cinq cas de contamination sont à déplorer.

A la Réanimation, on fait face. Avec l'aide d'internes venus de d'autres services ou de l'extérieur, la seconde unité COVID-19 a pu être installée. Chacun s'attend à voir son planning se modifier à tout instant pour répondre à l'afflux attendu de nouveaux cas.
Une situation que Florian commente à sa façon :  

La crainte qu'on peut avoir, c'est de voir arriver quelqu'un qu'on connait arriver dans le service. On sait que cela peut toucher les jeunes et, même si on ne veut pas y penser, on n'a pas envie de voir ici quelqu'un qu'on connait, même si on sait que ça peut arriver. Mais quand on est ici, on pense à autre chose, on pense surtout aux patients qui nous sont confiés. C'est la raison pour laquelle on a choisi de faire ce métier.

 


Le respect des règles de confinement nécessaire


La situation du CHU est cependant prise très au sérieux par la Direction et le comité d’établissement. La Guadeloupe pourrait d'ailleurs faire appel dans les jours à venir à d’autres professionnels de santé venus d’horizons divers.
A quelques jours, voire quelques semaines du pic annoncé, il est donc nécessaire que chacun d’entre nous prenne conscience que la situation est tendue et, plus que jamais, les consignes de confinement doivent être respectées.
Alors un seul mot d’ordre : restez chez vous.