Pas de manipulation se défendent les autorités, mais un décalage entre les données publiées en Guadeloupe et les données présentes dans le dernier bulletin de Santé publique France. Les explications...
Suite à la diffusion d'une vidéo Youtube mettant en doute la présence de variants en Guadeloupe, la préfecture et l'Agence régionale de santé communiquent et expliquent le décalage constaté entre le dernier bulletin hebdomadaire Covid-19 faisant état de variants dans l'archipel, et un récent bilan de Santé publique France qui n'y fait pas mention.
Des explications par souci de transparence
Si elles reconnaissent un décalage entre "les données suivies au jour le jour et celles inscrites dans les documents et les bases de données nationales de Santé Publique France (SPF)", elles rejettent toute accusation de cacher des informations.
Pour explication, "la consolidation des données au niveau national se base sur les remontées du système d’information SI-DEP (système d’information national de suivi du dépistage Covid-19) qui ne peut pas toujours être alimenté en temps réel par les laboratoires", expliquent les autorités. Un retard qui s'explique essentiellement par le fait qu'il s'agit d'un "travail administratif important alors qu’ils sont surtout tournés vers les prélèvements et les analyses".
De plus, jusqu’à la semaine dernière, si les laboratoires de Guadeloupe et des îles du nord disposaient de la technique PCR sur place, ils devaient envoyer leurs criblages (la confirmation du variant) pour les positifs dans l’Hexagone. Le temps de transfert et de rendu des résultats de criblage a aussi généré des décalages de remontées dans SI-DEP.
L’institut Pasteur de Guadeloupe et le CHU ont récemment acquis la technique PCR de criblage et assurent leurs analyses sur place depuis cette semaine seulement. Une nouveauté qui permet un criblage systématique mais aussi un décalage de saisie moindre entre les données quotidiennes et la saisie dans le SI-DEP.
Ce qui laisse supposer que les données seront désormais plus conformes.
Les autres laboratoires doivent encore envoyer leurs prélèvements "suspects" dans des structures dans l'Hexagone.
Entre le 17 et le 23 février (données glissantes sur 7 jours), Santé Publique France rapporte, à partir des résultats saisis dans l’application SI-DEP, 331 PCR positives réalisées.
À la date du 24 février, seules 17 résultats de criblages effectués avaient été saisis dans l’application nationale SIDEP. Sur 17 de ces résultats saisis, 13 variants 20I/501Y.V1 (variant anglais) avaient été détectés. Aucun autre variant n’avait été détecté à ce stade.
Les résultats des autres PCR pour criblage n’étaient pas encore remontés dans SI-DEP à la date de publication du Point épidémiologique régional de SPF le 26 février 2021.
Des informations importantes pour la population selon la préfecture
Selon les communiqués en temps réels par les laboratoires référents depuis l’introduction du variant anglais dans notre archipel, le nombre total de
variant anglais (20I/501Y.V1) par criblage était de 44 en Guadeloupe, 12 à Saint-Martin, 6 à Saint-Barthélemy. Ce sont ces chiffres qui ont été repris dans le communiqué de presse de l’ARS et de la préfecture du 23 février.
Il ne serait pas logique qu’ayant connaissance en temps réel de la situation sur notre territoire, les autorités ne le partagent pas avec les élus et la population. Ces informations sont très importantes à porter à la connaissance de la population pour comprendre et faciliter l’adoption des mesures de gestion prises pour contenir la diffusion du variant, conformément aux recommandations en vigueur.
La préfecture et l'Agence régionale de santé ont constaté une accélération de l’épidémie avec notamment une cinquantaine de nouveaux cas de variants 20I/501Y.V1 (variant anglais) en Guadeloupe et dans les îles du nord ainsi que la suspicion d’un autre variant qui est en cours de confirmation par séquençage dans l’Hexagone.