Teddy Riner honoré et fier d'être reçu à l'Elysée avec les autres médaillés olympiques

Emmanuel Macron a reçu lundi soir les médaillés olympiques et paralympiques de Tokyo pour les "célébrer" et "préparer" les JO de Paris 2024, des Jeux "à la maison" où il faudra "faire beaucoup plus" en terme de médailles. Parmi eux, le judoka guadeloupéen Teddy Riner ou le basketteur Rudy Gobert.

Devant plus d'une centaine de médaillés, certains ne pouvant pas être là comme les volleyeurs français actuellement en train de disputer un 8eme de finale de l'Euro, le président de la République a passé en revue les meilleurs moments des Jeux de Tokyo sous les yeux de la candidate à la présidentielle et maire PS de Paris, Anne Hidalgo, et d'une autre candidate, la présidente de région Valérie Pécresse.

Mais, a-t-il reconnu,"le bilan n'est pas tout à fait celui que nous attendions", a-t-il lancé, à moins de trois ans des Jeux de Paris.

Objectif top 5

L'équipe de France est en effet restée à Tokyo en deçà de ses objectifs et de ses standards avec 33 médailles après 42 à Rio.

"Le succès des Jeux ce sera le succès de nos sportifs car ça marche comme ça", a-t-il insisté lundi soir devant les sportifs et les dirigeants du sport français, avant de décorer les sportifs de la Légion d'honneur ou de l'ordre national du mérite.

"On doit faire beaucoup plus, parce que ce sont nos Jeux, à la maison, on est attendu", plaçant l'objectif d'intégrer "le top 5" mais sans donner d'autre chiffre. Il a promis que l'Etat ne ferait pas défaut pour soutenir les sportifs français, rappelant la philosophie actuelle de "concentrer nos efforts sur les disciplines à fort potentiel".

Interrogé sur cet objectif, notamment faire partie des cinq meilleurs mondiaux, Claude Onesta, manageur de la haute-performance, a expliqué à quelques journalistes, qu'il "avait l'habitude de vivre avec la pression". Atteignable le Top 5 ? "C'est un challenge, c'est le truc que tu veux aller chercher", a lancé cet ancien artisan de la réussite du handball français avec deux titres aux JO. Qualifiant le bilan des JO de Tokyo de "décevant", il vient de remettre au gouvernement un bilan précis et des préconisations en vue des JO de Paris.

Teddy Riner désormais officier de la Légion d'honneur

Triple champion olympique, le judoka Teddy Riner, habitué des lieux - il vient pour la "quatrième fois" - a expliqué en arrivant à la cérémonie que c'était toujours un "grand honneur" et "une grande fierté". Il a été élevé au grade d'officier de la Légion d'honneur. 
Durant ces Olympiades, le judoka a ajouté à sa collection une médaille d'or et une médaille de bronze. 

Interrogé sur la promesse d'Emmanuel Macron de faire de la France une "nation sportive" pour les JO de Paris 2024, le judoka a répondu: "La France est une grande nation de sport mais se dire qu'on va faire 90 médailles à Paris 2024, non. Faut faire beaucoup plus de choses pour prétendre à 90 médaillés dans 3 ans".

Etaient également présents deux autres compatriotes, le basketteur Rudy Gobert ou le fleurettiste Enzo Lefort. 

Inspirer la jeunesse

Dans la journée, le judoka guadeloupéen et plusieurs médaillés olympiques s'étaient rendus à Dinsey afin de rencontrer 30 jeunes du Service militaitaire volontaire. 

"Il faut toujours que vous croyiez en vos rêves." Dans le cadre feutré de l'hôtel "New York", à Disneyland (Marne-la-Vallée), Teddy Riner et une poignée de judokas médaillés olympiques à Tokyo ont rencontré lundi (13 septembre), 30 jeunes, âgés de 18 à 25 ans, du Service militaire volontaire (SMV) pour évoquer les thèmes de l'inspiration et du partage.  

"Ce n'est pas en restant assis devant un écran qu'on peut atteindre ses objectifs. Toutes les personnes que vous voyez ici ont énormément travaillé pour devenir des champions", a lancé le judoka de 32 ans, devant une assistance hypnotisée par sa présence.

Tour à tour, une dizaine de jeunes ont pris le micro pour poser des questions sur des thématiques aussi diverses que la confiance en soi, la préparation des champions et leur reconversion professionnelle. Des questions savamment sélectionnées, auxquelles les neuf sportifs ont répondu, en insistant sur leur expérience personnelle parsemée d'échecs et de réussites.

"En tant que personnage public, c'est important de témoigner auprès de des jeunes qui cherchent à s'insérer professionnellement. Le message, c'est de se donner à 100% et ne rien lâcher. J'en suis le premier concerné. Avant les Jeux, j'aurais pu tout lâcher avec ma blessure, mais j'ai décidé de me battre pour conquérir une médaille", a déclaré le Guadeloupéen.

"A notre petite échelle, on peut ouvrir des portes aux gens. Cela fait partie de la magie de notre métier. Les gens nous regardent avec de gros yeux. On est passé par les mêmes galères qu'eux", a abondé Romane Dicko, double championne d'Europe et considérée comme le nouveau phénomène du judo français, à seulement 21 ans.

Héritier du Service militaire obligatoire

Mis en place en 2015, sous la mandature de François Hollande, le Service militaire volontaire dispose de sept centres en France, s'adressant à des jeunes "décrocheurs d'emploi", selon l'adjudant François, chef de section au SMV.
"On travaille avec les pôles emploi et les missions locales pour attirer des jeunes en quête d'insertion professionnelle. Ensuite, ils travaillent essentiellement en tant que vendeurs ou serveurs", a-t-il affirmé.
Héritier du Service militaire obligatoire, définitivement stoppé en 2001 par Jacques Chirac, ce dispositif créé en 2015 dispense une formation de 5 semaines, suivie d'une formation complémentaire de quatre mois, durant laquelle les inscrits peuvent passer le permis de conduire ou encore le certificat de secouriste.
Selon le ministère des Armées, 5 000 personnes ont été formées depuis ses débuts, avec un taux d'insertion professionnelle de 70 %.