Teddy Riner "sans pression" mais plein d'ambition pour Paris 2024

Teddy Riner, de retour des Jeux olympiques de Tokyo, dans la fan zone, au Trocadéro, à Paris, le 8 août 2021.
À 32 ans, le judoka Teddy Riner assure qu'il est "sans pression" au tout début de sa préparation pour les JO-2024 à Paris, mais ne cache pas qu'il rêve de remporter "la plus belle des médailles" en France, devant sa famille.

À Rio de Janeiro, au Brésil, où il a entamé vendredi son premier gros stage d'entraînement à l'étranger après une coupure de six mois à l'issue des Jeux de Tokyo, le décuple champion du monde a confié dans un entretien à l'AFP qu'il voulait "surtout prendre du plaisir".
À Paris, il vise sa troisième médaille d'or olympique en individuel. L'an dernier, au Japon, le Guadeloupéen s'était contenté du bronze en individuel, avant de participer à la victoire de la France par équipes.

Comment vous sentez-vous en ce début de préparation pour les JO-2024 qui auront lieu chez vous, à Paris ?

"C'est magnifique de se dire qu'on s'entraîne, qu'on commence la préparation et que cette fois, ce sera à Paris! Il y aura toute ma famille, tous mes amis dans le stade. Ce sera comme un poumon supplémentaire. Mais moi, je suis sans pression. Il y a beaucoup de chemin à parcourir. Il faut s'entraîner, parce que je n'ai pas envie de décevoir, mais j'ai surtout envie de prendre beaucoup de plaisir sur cette dernière compétition."

Ce sera vraiment votre dernière compétition?

"Normalement oui, au bout d'un moment il faut savoir être réaliste. (Une dernière médaille d'or à Paris) Ce serait l'apothéose, bien sûr, mais, quoi qu'il arrive je ne serai pas déçu. J'ai eu la carrière que j'ai eue et je remercie tous ceux qui m'ont aidé à l'avoir. Maintenant, c'est du bonus, de la gourmandise. No stress. J'aime gagner et je vais donner le meilleur de moi-même. Je veux me transcender et briller devant mon public, remporter la plus belle des médailles, mais ce qui doit arriver arrivera."

Comment se passe la reprise après cette coupure de six mois ?

"On est dans le bon tempo, on a fait ce qu'il fallait en amont et on va montrer crescendo. J'ai repris pleinement l'entraînement début janvier, comme prévu, mais là, c'est vraiment le point de départ, le premier gros stage à l'étranger. Et on n'a pas choisi la plus petite école, on a choisi les Brésiliens. Je me déplace dans des pays que j'aime, des pays où l'école de judo est forte."

Avez-vous gardé la forme pendant la coupure? Combien de kilos avez-vous pris?

"C'est monté à 154, 156 kg. J'ai quand même fait attention et là, sur le stage, on est déjà à 148, 149 kg, dix de plus qu'au moment des Jeux de Tokyo (son poids de forme est autour de 140 kg, NDLR). Pendant les six mois qui ont suivi les jeux, j'ai continué la préparation physique, j'ai continué à m'entraîner, donc du coup on est bien. C'est d'ailleurs pour ça que je ne voulais pas arrêter complètement après les Jeux, pour ne pas subir les mêmes conséquences que les cycles précédents. Je prenais beaucoup trop de poids, je coupais et après c'était plus compliqué (après les jeux de Rio-2016, il avait dépassé les 160 kg lors d'une coupure similaire, NDLR)."

Avez-vous eu des soins particuliers liés à vos blessures d'avant les Jeux de Tokyo, notamment au genou ?

"On continue de faire attention, on fait de la prévention. Quand on est sportif de haut niveau, à un certain âge, mieux vaut prévenir que guérir. On cible forcément les endroits où il y a eu des bobos, comme le ligament croisé du genou gauche. Je ne vais pas mentir, je n'ai pas le (même) corps qu'il y a dix ans. Il y a des infiltrations très souvent parce qu'à certains endroits il n'y a plus de cartilage. C'est un gros travail de prévention, un chantier."

Vous vous sentez un peu chez vous à Rio?

"Rio, j'adore, c'est là où tout a commencé (premier titre mondial en 2007, à 18 ans, NDLR). Le Brésil, c'est des gens accueillants, qui aiment le sport. C'est toujours un plaisir de venir ici. J'ai même acheté un appartement à Copacabana."