TEMOIGNAGE. Quand faire changer son airbag Takata s'avère plus compliqué que prévu, dans une concession de Guadeloupe

Faire changer son airbag Takata s'avère parfois plus compliqué que prévu. C'est le cas dans une concession de Guadeloupe.
Alors qu'une 16ème victime de l'airbag Takata vient de décéder, la liste des marques concernées par le changement de cet équipement défectueux ne cesse de s’allonger. Et quand on sait que cet élément de sécurité est très instable lorsqu’il est exposé longuement à la chaleur et à l’humidité, le risque a de quoi inquiéter. En Guadeloupe, le propriétaire d’un véhicule concerné par la campagne de rappel, a voulu faire changer ses deux airbags. Une tâche qui s’est avérée beaucoup plus complexe que prévu.

Une 16ème victime en France des Airbags Takata. C’est ce que révèle, ce vendredi 31 janvier, la cellule Investigation de radio France. Il s’agit d’une Réunionnaise, décédée jeudi dans un accident de voiture. Cette dernière présentait des blessures caractéristiques d’explosion d’Airbag. Selon des sources proches de l’enquête, elle aurait perdu le contrôle de son véhicule lors d’un dépassement. Le véhicule faisait l’objet d’un rappel pour airbag dangereux.

Un airbag remplacé sur les deux concernés

Le 15 janvier dernier, en Guadeloupe, le propriétaire d’un véhicule Jeep, concerné par le rappel de certains de ses modèles, a rendez-vous à la concession automobile "Auto Guadeloupe"qui a repris depuis quelques mois la marque. Sa demande, vérifier et changer les airbags de son véhicule répertorié comme faisant partie de la campagne de rappel. Le changement est effectué pour le premier airbag, celui du passager.

Par contre pour celui du conducteur, l’employé de la concession lui oppose une fin de non-recevoir au motif que ce ne serait pas un Takata incriminé. Pourtant la photo présentée indiquerait le contraire 

Il y aurait parmi les airbags Takata, certains qui seraient sécure et d'autres non. Au nom du principe de précaution, pour moi on n'ergote pas, on ne chicane pas. Y'aurait-il des airbags avec nitrate d'amonium et d'autres non ? Personne ne le dit, personne ne le sais.

Le propriétaire de la Jeep

Depuis le 15 janvier, il ne se sert plus de sa voiture

Une décision incompréhensible pour lui,. La voiture lui est remise en l’état. Il rentre chez lui et fait une réclamation par mail. Le 21 janvier, la direction d‘auto Guadeloupe, qui a également fait une réclamation à Jeep, confirme l’impossibilité de prise en charge du changement d‘airbag.

Depuis le rendez-vous du 15 janvier, la Jeep est garée chez lui de peur d’un déclenchement intempestif de l'airbag non remplacé. Une situation que l’intéressé dénonce au nom du principe de précaution.

Par prudence, moi je ne veux pas entendre parler de Takata. Soit je trouve le moyen de le faire changer au niveau du concessionnaire mais en attendant je ne me sers pas de la voiture. Je ne veux pas faire partie du peloton qui sera mort avec l'airbag pour prouver quoi que ce soit.

Le propiétaire de la Jeep

Pour rappel, depuis les années 2000, les capteurs des airbags Takata sont mis en cause dans un certain nombre de déclenchements intempestifs dus à l’emploi du nitrate d’ammonium pour assurer le gonflage de ces « coussins de protection » comme composants. Ces airbags sont à l’origine de plusieurs décès dont plusieurs en Guadeloupe.

  • Pour aller plus loin : La documentation gouvernementale est accessible  en cliquant ici.
    Les contacts des constructeurs sont disponibles sur cette page du site des ministères de l’aménagement du territoire et de la transition écologique. Ils sont plusieurs concernés, dans cette affaire : Audi, BMW, Citroën, Cupra, DS, Ford, Honda, Jeep, Land Rover, Mazda, Mercedes, Mitsubishi, Nissan, Opel, Seat, Skoda, Suzuki, Toyota, Volkswagen...