Trafics d'armes et de cocaïne : l'affaire de l'Ice Palace prend des dimensions hors normes

Lundi 18 janvier dernier, des interpellations menées par une coordination de services de police et de gendarmerie sous l'égide de la JIRS de Fort-de-France aboutissait à l’audition de près de 25 personnes dans une vaste affaire de trafic d’arme et de stupéfiants.

De mémoire de procureur et d’enquêteur, on n'avait jamais vu ça. C’est une affaire hors normes qui débute en juin 2019 par un signalement à la gendarmerie d’un trafic d’armes dont l’épicentre s’avère être l’Ice Palace, un établissement de nuit de Jarry. L’enquête vient de démarrer. 

6 mois plus tard, 216 kilos de cocaïne sont saisis à l’aéroport d’Orly dans une palette contenant des ignames. L’enquête permet d’établir des liens avec plusieurs individus impliqués dans le trafic d’armes. Les deux dossiers sont alors rassemblés et confiés à la JIRS de Fort de France, la Juridiction interrégionale spécialisée.

Une cellule de logistique qui tombe

Pendant 18 mois, gendarmes et policiers vont travailler en étroite collaboration. Ils vont notamment identifier un réseau logistique chargé d’acheminer la drogue par voie aérienne depuis l'aéroport Pôle Caraïbe. Un reséau impliquant plusieurs salariés et dirigeants de sociétés aéroportuaires.

Des arrestations en cascade

Sur les 26 interpellations menées par les services de police et de gendarmerie, la justice a ordonné 14 défèrements (12 hommes et 2 femmes) devant le juge d'instruction. Après audition, le parquet a demandé 8 mandats de dépôt. Sept individus sont mis en cause dans l’affaire du trafic d’armes et sept du côté du trafic de cocaïne.

Les saisies criminelles sont à la hauteur du trafic. 240 kilos de cocaïne et 24 armes de poing et d’armes longues et plusieurs milliers de cartouches de tout calibre. Mais aussi, neuf voitures de luxe, cinq motos grosses cylindrées, 37 000 euros en liquide, plus d'une centaine de bouteilles de rhum millésimé et plusieurs montres de luxe d’une valeur totale de 100 000 euros.

Les investigations se poursuivent désormais sous la direction de la juge d’instruction en charge du dossier. De nouveaux développements pourraient rapidement intervenir dans les prochains jours. Un douanier est toujours en garde à vue au Morne Vergain.