Les 23 enfants sont des fils d'immigrants qui se sont inscrits auprès du ministère de la Sécurité nationale en 2019 pour vivre et travailler à Trinidad-et-Tobago et ont continué à s'enregistrer chaque année dans le cadre de l'enregistrement des migrants, de source officielle.
Une décision qui suscite colère et débats
"Il s'agit d'un cas de discrimination et le gouvernement viole la Convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant", estime Yesenia Gonzalez, une activiste vénézuélienne vivant dans l'archipel caribéen depuis une trentaine d'années.
"Pourquoi seulement les enfants dont les parents ont été enregistrés ? Il y en a d'autres qui sont ici illégalement, qui ont des enfants et qui ne peuvent pas aller à l'école", a-t-elle également déclaré à l'AFP.
La ministre de l'Education Nyan Gadsby-Dolly a assuré lors d'une conférence de presse sur le sujet des 23 enfants scolarisés à Port d'Espagne : "Chaque école peut avoir un ou deux, trois élèves au maximum, nous devons donc d'abord comprendre quel est l'impact de leur présence dans l'école et si c'est quelque chose que le personnel actuel ne peut pas gérer".
Le sujet de la scolarisation des enfants de migrants fait débat dans l'archipel alors que potentiellement des milliers d'enfants de migrants pourraient être scolarisés.
Plus de 26 000 réfugiés vivent dans l'archipel
L'immigration vénézuélienne est devenue un des principaux thèmes de la vie politique de l'archipel.
Avec la crise économique et politique, quelque sept millions de vénézuéliens ont fui le pays en une décennie. Des milliers d'entre eux ont rallié Trinidad-et-Tobago qui n'est qu'à une quinzaine de kilomètres des côtes vénézuéliennes. Les trajets clandestins coûtent généralement 200 dollars, mais peuvent aller jusqu'à 500 dollars.
En 2019, plus de 16 000 Vénézuéliens se sont inscrits lors de l'ouverture d'un registre spécial. Selon un responsable de la sécurité nationale sous couvert de l'anonymat, le nombre de migrants légalement enregistrés dans ce registre a ensuite baissé à environ 10 000, beaucoup étant retournés au Venezuela ou partis ailleurs.
Toutefois, des milliers d'autres migrants sont arrivés depuis sans s'enregistrer.
Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) indique que 26 663 réfugiés et demandeurs d'asile vivent à Trinidad-et-Tobago, dont 25% sont des enfants.
Quelque 45 000 migrants vénézuéliens résident dans l'archipel de 1,4 million d'habitants, selon Acaps (Assessment Capacities Project), un collecteur et fournisseur de données indépendant.