Un ancien sénateur parmi les suspects d'attaques meurtrières de gangs, selon la police d'Haïti

Un membre d'un gang, qui porte un masque de super-héros, pose pour une photo à Port-au-Prince (Haïti) - 13/11.2024.
Les autorités haïtiennes ont lancé une vaste opération judiciaire contre les soutiens présumés des gangs responsables des récentes attaques meurtrières à Kenscoff, près de Port-au-Prince. Plus d'une douzaine de mandats d'arrêt ont été émis, visant notamment d'anciens responsables politiques accusés de complot contre le gouvernement.

Les autorités haïtiennes ont émis plus d'une douzaine de mandats d'arrêt contre des suspects accusés de soutenir des membres de gangs qui ont attaqué une communauté pacifique près de la capitale au cours des trois dernières semaines.

Des dizaines de personnes ont été tuées à Kenscoff ce mois-ci, dont trois policiers, un militaire, des pasteurs, des enseignants et des enfants, a déclaré mardi le porte-parole de la police Lionel Lazarre lors d'une conférence de presse.

L'attaque de Kenscoff qui a débuté le 27 janvier a laissé plus de 1 660 personnes sans abri, selon l'Organisation internationale pour les migrations. Selon le maire de la commune, l'attaque serait à mettre sur le dos de la coalition des gangs Viv Ansanm, dont les hommes armés sont allés de maison en maison et ont ouvert le feu sans discernement.

Parmi les personnes accusées de complot contre le gouvernement et de soutien aux gangs figurent l'ancien sénateur Nenel Cassy et l'ancien législateur de Kenscoff, Alfredo Antoine, a déclaré Lionel Lazarre. Ni l'un ni l'autre n'ont pu être contactés dans l'immédiat pour commenter.

Parmi les victimes des attaques se trouvait un bébé de deux mois, selon la Coopérative pour la paix et le développement, un groupe local de défense des droits humains qui a appelé à la création d'un tribunal pénal international spécial pour juger tous ceux accusés du meurtre de milliers de personnes, y compris des enfants, à travers Haïti ces dernières années.

"L'accès routier est très difficile là où se trouvent les gangs, mais cela ne va pas nous empêcher de lutter contre eux", a déclaré le porte-parole de la police, ajoutant que "beaucoup" de membres de gangs ont été tués dans les attaques. Il n'a pas fourni de détails.