Le chiffre est là et s'impose à tout. Aujourd'hui, en France Hexagonale et Outre-mer, un jeune sur dix est "en difficulté de lecture". Pire, la moitié de ceux qui sont considérés comme étant en difficulté est vraiment en situation d’illettrisme.
Pour la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance de l'Education Nationale, la DEPP, 11,2 % de ces jeunes âgés de 16 à 25 ans "sont en difficulté dans le domaine de la lecture".
Pour arriver à ce résultat chiffré, l'enquête a été faite à partir de tests effectués avec 750 000 participants à la Journée défense et citoyenneté en 2022.
Comprendre ce qui est écrit
Leur première difficulté réside dans la compréhension réelle de ce qui est écrit. Cette capacité est jugée comme étant "faible, voire inexistante".
4,9% de ces jeunes font partie de ceux qui sont le plus en difficulté. On peut même considérer qu'ils ont un "déficit important".
10 % d'entre eux ont des "acquis limités grâce auxquels, malgré tout, ils peuvent compenser leurs difficultés et parvenir à un plus important niveau de compréhension. Même si, il faut le dire, la lecture pour autant n'est pas leur fort. Ils l'abordent de manière laborieuse mais ce qui les distingue des autres c'est qu'ils peuvent mettre à profit ce qu'ils comprennent.
Enfin, on trouve malgré tout au moins 78,9 % de jeunes dans cet échantillon qui savent lire de manière efficace. D'ailleurs, la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance de l'Education Nationale souligne que, bien évidemment les jeunes que les difficultés de lecture se réduisent avec la hausse du niveau d'étude des personnes testées.
Les nombreuses inégalités de situations face à la lecture
Visiblement, face à la lecture et selon l'endroit où ils vivent, les citoyens ne sont pas égaux. Au bas du tableau des régions dont les administrés ont le plus de difficultés face à la lecture on trouve les départements du Nord (notamment l'Aisne et la Somme). Viennent ensuite la Nièvre, l'Yonne, les Outre-mers et aussi, l'île de France avec des situations très disparatres selon le département de cette région francilienne.
Dans le haut du tableau c'est la Bretagne qui s'en sort le mieux puisque sont taux d'illétrisme est très inférieure à la moyenne nationale.
Pour la Guadeloupe, on sait que les chiffres parlent d'eux-mêmes, selon l’enquête d’information et vie quotidienne réalisée en 2009 par l'INSEE : 1 Guadeloupéen sur 4 était en situation d’illettrisme autrement dit présentait des difficultés avec les savoirs de base, la lecture, l’écriture ou le calcul.
Un constat préoccupant quand on sait que cela représente près de 48 000 personnes dont 69 % sont sans diplôme et plus d’un tiers au Chômage.
Des chiffres d’autant plus inquiétant que, selon les données issues de la Journée Défense et Citoyenneté (JDC) de 2015 chez les jeunes, 16.% avaient été déjà repérés en situation d’illettrisme en Guadeloupe, soit 1 112 d’entre eux.
Des garçons et des filles inégaux face à la lecture
Sur le plan national, on dénote enfin une différence entre garçons et filles : si 12,9 % des garçons sont en difficulté face à la lecture, seules 9,1 % des filles le sont. On remarque d'ailleurs que c'est dans les milieux les plus défavorisés que l'on trouve les plus grands écarts entre filles et garçons. Cependant, lorsque les jeunes arrivent au baccalauréat, cette différence s'estompe.