Un réseau routier encore instable avec de nouveaux barrages apparus dans la nuit

En plus du pont de la Boucan, à Sainte-Rose et du giratoire de Perrin, aux Abymes, de nouveaux barrages ont vu le jour, à Port-Louis ou à Basse-Terre.

Après plusieurs jours d'accalmie, et le déblaiement de plusieurs barrages ces derniers jours, par les autorités, les grands axes d'une grande partie de la Guadeloupe étaient à nouveau praticables. Sauf le rond-point de Perrin, aux Abymes, et la commune de Sainte-Rose. 
Une accalmie de courte durée... Dans la nuit de dimanche à lundi (5 au 6 décembre), de nouveaux barrages ont été érigés. 

Sept nouvelles interpellations

Sept interpellations ont eu lieu, après des affrontements entre gendarmes et manifestants sur un barrage réinstallé, et un incident sur un autre, a-t-on appris de sources concordantes.
"Deux personnes ont été interpellées" lundi matin, suite à des affrontements lors desquels "trois gendarmes ont été blessés légèrement par des jets de pierres", a-t-on appris auprès de la gendarmerie.
Les gendarmes tentaient d'intervenir sur un barrage réinstallé à Rivière des Pères, à Basse-Terre, et ont essuyé "des jets de projectiles" durant "plusieurs heures", selon cette source. Les forces de l'ordre ont dû faire usage de bombes lacrymogènes avant de parvenir à libérer l'accès, en milieu de matinée.
Les deux personnes ont été interpellées pour "entrave, et violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique", selon la même source.
Une autre tentative de rétablissement de barrages a été empêchée sur le rond-point de la Kassaverie, a indiqué la préfecture dans son bilan de la nuit, ajoutant que cinq personnes avaient été interpellées, dont "un individu porteur d'un pistolet automatique".
Un homme qui avait été interpellé durant le week-end en possession d'une arme à feu dérobée dans une armurerie de Baie-Mahault lors des pillages, au début de la crise sociale, a été condamné, lundi, pour "recel" à 15 mois de prison dont six mois fermes, a indiqué de son côté à l'AFP Patrick Desjardins, procureur de la République de Pointe-à-Pitre.
La circulation est par ailleurs quasiment revenue à la normale en Guadeloupe, lundi, excepté sur certaines routes où des barrages sont maintenus, comme celui de La Boucan à Sainte-Rose ou celui de Perrin aux Abymes.

La Grande-Terre comme la Basse-Terre de nouveau impactées

Bouliqui, sur la départementale 102, aux Abymes, Pelletan, à Port-Louis, et Rivière des pères, à Basse-Terre... Trois zones bloquées, ce lundi matin. Mais très vite, la circulation a été rétablie dans le sud Basse-Terre. 

Sur le barrage de Rivières des pères, les pompiers et la gendarmerie sont sur place.

Sully Pandolf, directeur de Routes de Guadeloupe, dans le journal de 7 heures

Après presque deux semaines de blocage, le 30 novembre dernier, une opération de la gendarmerie permettait aux automobilistes de reprendre une circulation fluide, dans la zone de Rivières des pères, entre Baillif et Basse-Terre. Le préfet de Guadeloupe, Alexandre Rochatte, afin de "prévenir la réinstallation d'obstacles sur la chaussée", interdisait, dans la foulée, les rassemblements de plus de 6 personnes, jusqu'au 3 décembre, sur le site.

De plus, Routes de Guadeloupe a annoncé que la route communale Jean Rivier, à Moudong, à Jarry, entre le Lycée Privé de Bel Air et la Clinique Les Eaux Claires est bloquée en deux points. Il n'est donc pas possible de rentrer dans Jarry par cet axe.

Des encombrants ont été signalés sur plusieurs routes du département, notamment sur le route nationale 1, à Viard, Petit-Bourg. 

La Boucan, de nouveau hermétique

S'il y a eu quelques assouplissements, ces derniers jours, les manifestants présents sur le pont de la Boucan, à Sainte-Rose, autorisant les véhicules à traverser, ce lundi matin, les carcasses et autres encombrants ont repris place. 
Hier, une rencontre entre les élus et le collectif de la Boucan a eu lieu. Sans aucune avancée ou sortie de crise. 
Une situation qui oblige à nouveau les habitants de la commune, à marcher pour entrer ou sortir de Sainte-Rose. 

Et pour certains professionnels, cela complique les choses. C'est le cas de Boris Damase, éleveur de volailles label Bio, à Sainte-Rose, tentant d'acheminer 300 poules à l'abattoir, ce matin. Il est interrogé par Gessy Blanquet. 


De l'autre côté de la commune, en direction de Deshaies, un autre barrage est en place à Sainte-Marie, depuis plusieurs jours également. Les habitants de Sainte-Rose sont donc confrontés à deux barrages, aux deux sorties de la ville. 

Pas de rencontre entre les élus et le "Collectif des organisations de lutte" ce lundi

Une nouvelle rencontre entre les élus et les organisations syndicales prévue, ce lundi 6 décembre a été annulée par les politiques locaux. Les préalables à la négociation n'étant pas requis, a expliqué Jocelyn Sapotille, président de l'association des maires de Guadeloupe. Il était l'invité de Gilbert Pincemail, dans le journal radio de 7 heures.