Hier (mercredi 16 août 2023), à moins de trois semaines de la rentrée scolaire, Dominique Théophile est monté au créneau pour dénoncer la situation de nombreux néo-enseignants de l’archipel, mutés "contre leur gré" dans les académies de l’Hexagone. Pour faire entendre son désaccord, quant à cette pratique récurrente, le sénateur de la Guadeloupe, qui se dit "régulièrement interpellé" par des Guadeloupéens concernés, a écrit au ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal.
Chaque année, des dizaines les nouveaux admis au concours de professeur, ayant passé les épreuves localement, sont forcés de déménager outre-Atlantique. Les conséquences "sont nombreuses et lourdes à supporter", selon le parlementaire, qui parle d’un "profond sentiment d’injustice", ressenti par les enseignants envoyés hors de leur territoire. Leur incompréhension vient en partie du fait que d’autres font le chemin inverse et bénéficient de postes dans l’archipel, dont ils ne sont pas originaires.
Pourtant, les affectations des fonctionnaires de l'Etat sont décidées en tenant compte de leurs éventuels centres des intérêts matériels et moraux (CIMM) dans les cinq départements (dont la Guadeloupe) et les cinq collectivités d'Outre-mer. Mais force est de constater que, malgré la bonification prévue, pour les vœux formulés de travailler dans notre académie, des personnels d’éducation sont éloignés de leur terre, de leur foyer, de leur famille... de leurs centres d’intérêt.
Ces éloignements impactent les intéressés, sur les plans financier, psychologique et, parfois aussi, médical, quand ils sont des aidants familiaux.
Le sénateur invite en conséquence le ministre à réviser, au plus vite, le CIMM "afin d’apporter plus de transparence, de justice et d’humanité dans le traitement des demandes d’affectation des jeunes professeurs". Une demande qui n’est pas nouvelle, admet l’élu, mais qui "n’a toujours pas obtenu de réponse satisfaisante".