La molécule de Chlordécone n’aime pas l’eau, elle est hydrophobe. Très peu soluble, elle contamine les eaux souterraines ou de surface, rendant ainsi la distribution d’une eau potable encore plus difficile.
Les stations d’épuration dovent donc filtrer l’eau au charbon actif avec toutes les conséquences que l’on connait.
Les scientifiques cherchent des solutions palliatives et l’une d’entre elles, les hémicryptophanes, offre des perspectives de dépollution intéressantes. L’Hemicryptophne est un composé chimique de forme cylindrique capable de complexer la chlordécone c’est-à-dire de l’enfermer afin de la retenir au cœur de cette cage.
Selon les résultats enregistrés au cours de cette étude, cette cage hémicryptophane est non seulement capable de reconnaître ce polluant dans le chloroforme, mais qu'elle est également efficace pour éliminer le chlordécone de l'eau.
Une cage pour piéger le chlordécone dans l’eau
Les scientifiques estiment donc que ce récepteur pourrait être appliqué en tant qu’agent dépolluant direct et efficace, puisque, un simple lavage basique permet de libérer la molécule chlordécone de l’hôte, sous une forme particulière dite déprotonée.
En tous les cas le processus permet bien de recycler et de réutiliser la cage supramoléculaire vide. Les chercheurs estiment qu’à leur connaissance cette méthode est sans précédent : un système recyclable pour piéger le chlordécone dans l’eau.
Des études complémentaires sont désormais nécessaires pour améliorer la rétention du chlordécone et tester ce nouveau système sur des échantillons environnementaux plus complexes.