"La situation de cette semaine est vraiment très très préoccupante"... Les premiers mots prononcés par Valérie Denux ne laissent place à aucun doute quant à la teneur des chiffres qu'elle va annoncer.
849 cas en moins de 3 jours
D'une semaine à l'autre, le nombre de cas de contamination a été multiplié par 3 indique la directrice de l'Agence régionale de santé de Guadeloupe. Pour la semaine du 20 au 26 décembre, 543 cas positifs ont été recensés dans l'archipel, contre 203 la semaine précédente.
Mais plus alarmant, selon elle, "depuis un peu moins de 3 jours, on enregistre 849 cas".
Le variant Delta circule toujours majoritairement. Toutefois, la présence du variant Omicron confirmée pour la première fois par séquençage le vendredi 17 décembre dernier, en Guadeloupe et à Saint-Martin pourrait faire basculer ce rapport dans les jours prochains. Une cinquantaine de nouveaux prélèvements suspects détectés en Guadeloupe et dans les Îles du Nord sont en cours de séquençage en vue de confirmation.
Le taux de positivité tourne autour de 3%, contre 1% la semaine précédente. Pour les 3 premiers jours, ce taux explose et avoisine les 10%.
Quant au taux de reproduction du virus, il est désormais à 2,08 (contre 1,45, la semaine du 13 au 19 décembre 2021). Pour que la situation soit considérée comme étant stable, ce taux doit être proche de 1.
Selon Valérie Denux, ce sont les personnes âgées de 20 à 39 ans qui sont les plus contaminées. "70% des cas sont chez ces personnes jeunes", a-t-elle précisé. D'où son appel insistant d'éviter les personnes âgées, durant les prochains jours, afin de ne pas contaminer cette population fragile, à risques.
Le nombre de patients hospitalisés reste stable.
Malheureusement, une femme de 76 ans est décédé, la semaine dernière, du virus.
Un nouveau cluster a été détecté lors d'un événement public, à Baie-Mahault, la semaine dernière. Le cluster de Terre-de-Haut, est lui en passe d'être maîtrisé.
La vaccination "n'avance pas beaucoup", a regretté Valérie Denux. Ainsi, le taux de de couverture vaccinale (au moins une injection) des personnes de plus de 18 ans, en Guadeloupe est de 46,97 %.
Toutefois, la vaccination progresse chez les soignants. À ce jour, sur les 16 500 professionnels soumis à l'obligation vaccinale, ils sont près de 94% à être en conformité. Sur les 6% non conformes, la moitié d’entre eux ne sont pas des soignants au lit du malade, précise le communiqué de l'ARS.
Des mesures dès le 30 décembre
En l'absence d'Alexandre Rochatte, préfet de Guadeloupe, c'est le secrétaire général de la préfecture, Sébastien Cauwell, qui est intervenu pour annoncer les mesures mises en place ces prochains jours.
Lui aussi s'est déclaré inquiet face à la situation sanitaire actuelle. A la veille des festivités du réveillon de la Saint-Sylvestre, il a annoncé deux mesures majeures, l'interdiction des feux d'artifices et de la vente de carburant en bidon et surtout, l'interdiction de la danse dans les bars-restaurants et discothèques, à compter du 30 décembre.
D'autres mesures ont été annoncées :
- Pass sanitaire pour toutes les personnes âgées d’au moins douze ans et deux mois pour les événements culturels, sportifs, ludiques ou festifs organisés dans l'espace public ou dans les ERP
- Demi-jauge dans les établissements de type X, PA, L et CTS (gymnases, stades, salles polyvalentes, chapiteaux...)
- Possibilité pour les bars-restaurants d'accueillir jusqu’à 30 personnes en terrasse sans pass sanitaire avec respect du protocole qui leur est applicable (6 par table, cahier de rappel, etc...)
- Ventes à emporter de boissons alcoolisées sur la voie publique et la consommation d’alcool sur la voie publique sont interdites.
- Transport de matériel de sonorisation de musique amplifiée conditionné à la présentation d’un justificatif de la commande d’une prestation réalisée dans un établissement recevant du public régulièrement enregistré.
- Regroupement de navires à couple interdit en toutes circonstances, sauf impératif de sécurité.
Les mesures barrières restent d'actualité : le port du masque, le lavage des mains.