Une équipe de France 24 dans l’enfer des gangs armés en Haïti

Policiers haïtiens patrouillant sur le Champ de Mars, à Port-au-Prince, Haïti, le 24 avril 2024
Une grande majorité des quartiers de Port-au-Prince est sous le joug de ces groupes lourdement armés. La police haïtienne tente bien de reprendre la main, mais ce n’est pas facile. Une équipe de reportage de France 24 a effectué une patrouille avec les forces de l'ordre.

La PNH, la police nationale haïtienne, attend le renfort de la mission internationale de soutien. Mais cette coalition qui devrait être prise en charge par le Kenya tarde à se mettre en place.

Sur le terrain c’est une police en proie à d’énormes difficultés, face à un manque de moyens criant. Roméo Langlois et Catherine Norris Trent, journalistes de France 24 ont été en immersion durant une journée avec la police haïtienne.
Une journée intense...

C'est à bord d'un véhicule blindé criblé de balles car souvent pris pour cible, que l'équipe a pris le départ, avec une unité d'élite des forces de l'ordre, le groupe anti-gangs.

Jour après jour, ces policiers patrouillent les quartiers les plus dangereux de Port-au-Prince. Dès qu'ils apparaissent à un coin de rue, immédiatement, les membres des gangs se faufilent dans des habitations. Ils s'empressent alors de faire des trous dans les parois des maisons afin de tirer sur la police.

Alors qu'auparavant les membres de gangs s'entretuaient, cette coalition de bandes armées, menée par l'ancien policier Jimmy Cherizier dit Barbecue - car il avait l'habitude de brûler vives ses victimes - contrôle 80% de la capitale, Port-au-Prince, depuis février dernier.

L'homme, redoutable, leader de la fédération des gangs du G9, depuis 2021 réclamait la démission du Premier ministre, Ariel Henry.
Ce dernier, contesté, incapable de rentrer dans le pays après un voyage officiel pour préparer la venue de soldats kényans pour rétablir la sécurité dans le pays, a finalement rendu son tablier le 11 mars dernier.

Devenu porte-parole des gangs, les revendications de Barbecue sont obscures. Il se pose aujourd'hui comme principal interlocuteur des autorités. Auquel cas, il promet "un génocide".

Une menace qui fait craindre le pire. Ces gangs sont surarmés, grâce au racket, aux kidnappings avec demande de rançon et aux divers trafics.

Face à eux, des policiers armés de leur courage, mal équipés, espèrent l'arrivée tant annoncée de la mission multinationale soutenue par l'ONU visant à lutter contre la violence des gangs. Une aide de la communauté internationale qui se fait toujours attendre. 

À écouter le reportage de France 24 :

Un focus de la rédaction de France 24 a consacré à la situation en Haïti à voir ICI en vidéo.