L’infertilité féminine et la Chlordécone : voilà un nouveau champ investit par la recherche, depuis le début de l’année 2024, à travers une étude menée conjointement par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), le centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe (CHUG) et l’Institut Pasteur.
Si les effets du pesticide sur la grossesse ont déjà été étudiés, l’impact de la Chlordécone sur la capacité à concevoir un enfant est lui encore inconnus.
La cohorte, objet de cette nouvelle étude, sera composée seulement des femmes qui consultent pour une Aide médicale à la procréation (AMP) au CHUG. Après une enquête épidémiologique, elles seront suivies tout au long de leur parcours, pendant la grossesse et à la naissance de l’enfant, si l’AMP fonctionne.
Le Professeur Ronan Garlantezec, professeur des universités, praticien hospitalier au CHU de Rennes et coresponsable d’une équipe de recherche entre les deux hôpitaux, précise que l’objectif est "de mettre en lien des pathologies d’infertilité, comme l’endométriose, le syndrome des ovaires polykystiques ou une réserve ovarienne basse, avec le taux de chlordécone".
En plus du volet épidémiologique, l’étude investira également un versant sociologique. Les couples seront sondés, notamment sur la perception qu’ils ont des risques liés à l’environnement.
Cette étude permettra de compléter notre connaissance sur les impacts sanitaires de la molécule.
En 2004, l’étude "Timoun" avait déjà révélé qu’une exposition à la chlordécone pouvait avoir un impact sur la durée de la grossesse, avec un risque plus important de prématurité, associé à des effets négatifs sur le développement cognitif et moteur des nourrissons.
Les premiers résultats de l’étude ne seront pas disponibles avant 2027-2028.