26,50 euros, au lieu de 25 euros ; c’est la somme que les Français devront débourser, à compter d’octobre prochain, pour une consultation chez leur généraliste. Une visite chez un spécialiste coûtera 31,50€, au minimum. Cette augmentation des honoraires des médecins, à hauteur de 1,50€, a été proposée par Annick Morel, ancienne inspectrice des affaires sociales, désignée par le gouvernement pour un arbitrage, suite à l’échec des négociations entre l’Assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux.
La part restant à la charge des patients, ou de leur mutuelle, reste de 30%, selon ce projet que le ministère de la santé entend approuver et valider.
Trop peu pour les syndicats nationaux
Les réactions des professionnels concernés n’ont pas tardé, suite à cette annonce faite lundi 24 avril 2023. L’offre est en-deçà de leurs souhaits, au vu des charges qu’ils assument et de l’inflation actuelle, si bien qu’ils militent pour l’ouverture de nouvelles négociations.
Le fait est que cette proposition est conforme à celle que les syndicats avaient déjà rejetée en février dernier. Ils réclamaient un minimum de 30€ par consultation.
En revanche, l’obligation, pour avoir accès à un deuxième niveau de tarification, de faire des gardes de nuit, d’exercer dans un désert médical, ou encore de travailler le samedi, a disparu du récent arbitrage.
Les consultations déjà plus chères en Guadeloupe
Les tarifs des consultations avaient déjà été revalorisés de 3%, l’an dernier, aux Antilles Guyane ; ils avoisinent les 29 euros chez un généraliste, actuellement. Pour autant, la problématique reste la même que dans l’Hexagone, compte tenu du contexte économique local.
Pour la présidente de l’Union régionale des professionnels de santé de la Guadeloupe (URPS), le règlement arbitral est synonyme de "douche froide".
(...) C’est vraiment totalement hors sol, par rapport à notre réalité, par rapport à l’augmentation de nos charges (...)
Dr Frédérique Dulorme, pédiatre et présidente de l’URPS Guadeloupe
Le regroupement des médecins, par exemple au sein de maisons de santé, qui certes réduit les charges, ne résout pas le problème non plus, selon le Dr Frédérique Dulorme
(...) Il faut bien comprendre qu’à partir du moment où on est plus nombreux, il y a une patientèle plus importante et, donc, un travail administratif aussi qui sera plus important, pour les salariés embauchés (...)
Dr Frédérique Dulorme, pédiatre et présidente de l’URPS Guadeloupe
Les discussions ne sont pas fermées et l’URPS compte faire entendre son point de vue.
(...) Suite à l’échec des négociations d’il y a quelques semaines, on a jusqu’à, grand maximum, deux ans, pour pouvoir relancer des négociations. Tous les syndicats, bien qu’en désaccord complet avec les propositions initiales, sont tout à fait partants pour qu’on relance les négociations (...)
Dr Frédérique Dulorme, pédiatre et présidente de l’URPS Guadeloupe
Entre-temps, le risque est que de nombreux praticiens optent pour un déconventionnement et fixent les honoraires librement.