Les manifestants ont brûlé des pneus et tenté de bloquer la route le long de la frontière, exigeant le retrait des patrouilles dominicaines. Un groupe de policiers haïtiens s'est également joint aux manifestants, selon la presse locale. Aucun blessé n'a été signalé dans le communiqué des autorités dominicaines.
"L'armée dominicaine a toute autorité pour patrouiller dans la zone", a justifié le gouvernement dominicain qui parle de "mésinterprétation" des frontières par les Haïtiens.
Les autorités dominicaines ont ordonné la construction d'un mur de 174 km entre les deux pays, qui se partagent l'île d'Hispaniola, dans le but de "lutter contre l'immigration clandestine" et les trafics.
Saint-Domingue a toutefois rappelé mardi que le mur était construit à l'intérieur de la République dominicaine, et laisse une bande de terrain dominicaine à l'extérieur du mur afin d'organiser des patrouilles.
En raison des manifestations, les autorités ont décidé, "à titre préventif et pour garantir la sécurité dans la zone", d'augmenter le nombre de militaires dans la zone et d'accroître les patrouilles de véhicules.
Des relations tumulteuses entre les deux pays
Les deux pays entretiennent des relations tumultueuses en raison de l'immigration et de la construction du mur par la République dominicaine, bien plus prospère que son voisin.
La tension est aussi montée d'un cran depuis quelques mois avec la construction par des opérateurs privés haïtiens d'un canal puisant l'eau dans le Dajabon, autrement connu sous le nom de rivière du Massacre - bien qu'il s'agisse d'un fleuve côtier.
En rétorsion, la République dominicaine a partiellement fermé la frontière avec Haïti. Le pays n'autorise que le commerce de biens de première nécessité.