Une très pertinente journée internationale de l'amitié

C'est en 2011 que l'ONU estime nécessaire de proclamer un jour de l'année "Journée internationale de l'amitié". Il s'agissait à l'époque de promouvoir l’amitié entre les peuples, les pays, les cultures et les individus. Un souci qui pourrait être utile au sein des nations que la COVID divise

Décidément, l'ONU dont on ne sait pas toujours le rôle et les pouvoirs réels, semble avoir pensé à tout. En tout cas, pour ce qui est des journées dédiées. Presque chaque jour du calendrier s'est vu attribuer une cause à porter pour sensibiliser les uns et les autres sur ce sujet.
Et singulièrement, la journée du 30 juillet est dévolue à l'amitié. L'ONU voulait ainsi "inspirer autant que faire se peut les efforts de paix entre communautés."
Elle a donc souhaité que l'amitié des peuples soit célébrée. Ou, en tout cas, que chacun puisse chercher à apaiser les tensions et progressivement, à instaurer un vivre ensemble sur la planète, admis et respecté par tous.

Un voeu pieu sans exigence et sans contrainte

En instituant cette journée, l'ONU a surtout voulu encourager les gouvernements, les ONG et les individus, à organiser toutes sortes d'événements, activités et initiatives qui contribuent aux efforts de la communauté internationale de promotion d'un dialogue entre les civilisations, la solidarité, la compréhension mutuelle et la réconciliation.
Le programme prévoyait même d'insister sur la participation des jeunes et sur celle des futurs dirigeants de pays, à des activités qui impliquent les différentes cultures et prônent la compréhension entre les pays et les communautés et le respect de la diversité.

Un voeu mis à mal par les tensions autour de la situation sanitaire

 

Le site du "Chouette calendrier" définit ainsi l'amitié :

La relation d'amitié est aujourd'hui généralement définie comme une sympathie durable entre deux personnes.
Elle naîtrait notamment de la découverte d'affinités ou de points communs : plus les centres d'intérêts communs sont nombreux, plus l'amitié a de chances de devenir forte.
Elle implique souvent un partage de valeurs morales communes.

Or, précisément, c'est cette capacité du partage de valeurs morales communes  qui est mise à mal par la situation sanitaire. Dans un monde soumis à l'influence sans cesse grandissante des réseaux sociaux, passé le temps du grand confinement quasi mondial, les citoyens de tous les pays ont appris à vivre avec le risque de la contamination à la Covid 19. Chacun selon ses valeurs morales et sa capacité de faire le tri entre tout ce que ces réseaux sociaux peuvent véhiculer. 
Les thèses conspirationnistes sont devenues langage courant et chacun les ajoute à sa propre sauce avant de les réexpédier vers d'autres pour qu'elles soient rejetées ou amplifiées.
Et si l'on ajoute les obligations vaccinales comprises par certains et honnies par d'autres, on a alors les ferments d'une inimitié qui s'est glissée au sein même des pays, des communautés, des familles. 
Désormais, c'est la position des uns ou des autres qui suscite le rejet.

On est donc bien loin de cette volonté de partage de valeurs morales communes que les initiateurs d'une telle journée voulaient faire naître au sein des peuples. 
Preuve que ces journées ont un sens quand on veut bien leur en donner un, mais il faut encore que les valeurs qu'elles prônent puissent s'ancrer dans les mentalités, pour que les causes qu'elles portent ne soit pas emportées par le premier virus qui passe.