Uniforme à l'école : le gouvernement lance une expérimentation dans plusieurs villes de l'Hexagone

Un uniforme très connu et très reconnu en Guadeloupe
Si la tradition du port de l'uniforme est très répandue en Outre-mer, dans l'Hexagone beaucoup s'interroge sur son bien-fondé. Le Ministre de l'Education Nationale veut désormais franchir le pas en commençant par effectuer une expérimentation dans plusieurs villes de l'Hexagone. L'exemple de cette pratique dans l'Outre-mer est en soi un modèle riche en enseignements de toutes sortes.

Le gouvernement veut tester la tenue unique dans une partie des écoles, collèges et lycées de France, là où les collectivités se portent volontaires. L'expérimentation voulue par Gabriel Attal pourrait donc commencer dès la rentrée de septembre 2024. Le Ministre n'exclut pas qu'elle soit lancée dès le printemps prochain dans les collectivités les plus motivées. Parmi elles, les villes de Tourcoing, Reims, Nice et les départements de l'Allier et des Alpes-Maritimes et la région Auvergne-Rhône-Alpes, entre autres. Le nombre d'établissements testeurs est limité, puisque la mesure sera en partie financée par l'Etat.

Le port de l'uniforme dans une école primaire

Les modèles existant en Outre-mer ne seront pas pour autant recopiés in extenso dans ces villes. Concrètement, chaque élève se verra remettre un kit de base composé, selon les dernières pistes, de cinq polos, deux pulls et deux pantalons.

Certaines collectivités imaginent n’utiliser qu’une partie de l’ensemble : que le polo et le pull par exemple. Ce sont elles, qui feront leurs commandes. Ce kit coûtera 200 euros, mais les familles n'auront rien à payer. La piste privilégiée est celle d'un financement à moitié par l'Etat, à moitié par la mairie, le département ou la région volontaire.

L'uniforme, une règle presque générale dans le primaire et les collèges en Guadeloupe

Depuis 1968, le port de l'uniforme n'est plus imposé en France, ou du moins dans l'Hexagone. Seules les écoles militaires et parfois médicales exigent l'uniforme mais seulement pour des raisons utilitaires.

Depuis quelques années le port de l'uniforme scolaire est de retour au cœur des débats publics et des établissements scolaires. Il faut cependant souligner que la prise de position de Brigitte Macron en faveur de la remise en place de l'uniforme dans les écoles françaises, a probablement accéléré le débat dans l'Hexagone.
En Guadeloupe, en Martinique et en Guyane, l'obligation du port de l'uniforme reste très courant comme dans le reste de la Caraïbe. Pour des raisons de cohésion sociale entre les élèves ou encore pour représenter l'établissement à l'extérieur, l'uniforme scolaire serait bénéfique pour que les élèves se sentent dans un groupe où l'intégration est facilitée. 

Pour beaucoup, le port de l'uniforme est un élément qui contribue à la discipline et au travail. Une proposition de loi déposée en janvier 2013 au sénat, disait même que « l’uniforme permet de donner un sentiment d’ordre et de discipline adapté à l’apprentissage du savoir ». De plus, en matière de sécurité, la sphère de l'établissement est élargie au port de l'uniforme. D'ailleurs, un symbole de l'établissement sur le haut et les couleurs de l'ensemble, contribue à personnaliser l'établissement. On reconnaît l'élève d'un établissement à l'uniforme qu'il porte.

Enfin, le port de l'uniforme a souvent été un contre argument face à la guerre des marques qui, quelquefois s'introduit dans les cours de récréation. Elle introduit ainsi une notion d'égalité entre les élèves même si ces questions de marques dans certains établissements, restent visibles sur les chaussures des élèves.