Université des Antilles : le 2ème cycle de médecine encore trop peu attractif, en particulier sur l'internat

Rentrée du 2ème cycle de médecine à l'Université des Antilles le 18/09/2023
Le rapport de la Cour des comptes sur L'Université des Antilles publié le 12 novembre dernier pointait le manque d'attractivité global de l'UA. Un chapitre s'intéresse particulièrement au 2ème cycle de médecine. Les magistrats soulignent que l’Etablissement a encore fort à faire pour sédentariser ses internes. Un cycle peu attractif choisi par seulement 40% des étudiants classés au-delà de la 6000ème place à l’issue des épreuves de classement national.

La mise en œuvre du deuxième cycle de médecine à l’Université des Antilles, effective depuis la rentrée 2023, ne peut se satisfaire de sa seule existence et l’établissement hôte doit concentrer ses efforts sur l’attractivité notamment sur l’internat. C’est le constat que dressent les magistrats de la Cour des comptes qui précisent qu’en plus de former sur place, il est ensuite important de fidéliser les étudiants à l’issue de ce cycle.

Sédentariser les internes

Par exemple, en leur proposant des contrats d'engagement de service public, afin de sédentariser les internes. Dans la perspective de l'ouverture du nouveau CHU, ce type de contrats peut s'avérer très important.

Si leur nombre est passé de 15 à 48 entre 2020-2023, il reste encore trop faible. Si bien que seuls 47% des internes ayant obtenu leur diplôme se sont par la suite installés en Guadeloupe ou en Martinique. La proportion la plus faible de tous les internats de France est en recul de 6 points depuis 2012.

Un vivier de médecins restreint

Autre inquiétude formulée par les sages. Elle concerne les épreuves dématérialisées nationales (EDN) et les examens cliniques objectifs structurés. Deux couperets selon les magistrats qui pointent l’érosion que ces échéances constituent pour les étudiants Antillais "contraints de quitter le territoire si leur vœu n'est pas satisfait". Un risque d’autant plus prégnant que peu d'étudiants ayant commencé leurs études de santé en Guadeloupe ou en Martinique y obtiennent in fine leur internat, "soit par classement insuffisant, soit par manifestation d'autres préférences". Le vivier potentiel de médecins souhaitant s'y sédentariser se retrouve donc mécaniquement restreint.

Un 2ème cycle encore à évaluer

En conclusion la Cour rappelle combien la réforme des études de santé nécessite aux Antilles "une coordination efficace de l'ensemble des acteurs". Elle demande, dans cette optique, à l'ensemble des parties prenantes, d'évaluer la mise en place du deuxième cycle, autrement dit de passer en revue le taux de réussite des étudiants ou encore l'impact final sur l'amélioration de la démographie médicale en Guadeloupe et en Martinique.