Université Hyacinthe Bastaraud : la gouvernance dresse un bilan positif, après une année de faculté de médecine de plein exercice

Faculté de médecine "Hyacinthe Bastaraud", sur le campus de Fouillole, en Guadeloupe.
Une des conséquences de la réforme des études de médecine est la diminution du nombre de postes d’interne. L’université Hyacinthe Bastaraud, qui rayonne en Guadeloupe et en Martinique, ne devrait pas être trop impactée, par ce changement. Sur place, l’heure est au bilan de la première année de la Faculté de médecine désormais de plein exercice.

La rentrée universitaire approche à grands pas. Dans quelques jours, ce sera la rentrée des facultés de médecine, notamment.

Cette année, il y a un dossier qui fait couler beaucoup d’encre : la diminution du nombre de postes d’internes dans les centres hospitaliers universitaires (CHU) ; 1510 postes en moins exactement, dans le cadre de la réforme des études de médecine. Cette baisse devrait affecter les 37 Unités d’enseignement et de recherche (UFR) de santé de France, chacune perdant entre 20 et 30 places, par rapport aux années précédentes.

Dans ce contexte, des étudiants ont fait le choix de ne pas se présenter aux examens et de redoubler, afin de ne pas oblitérer leurs chances de succès.

En Guadeloupe, un autre évènement mobilise : l’anniversaire de la faculté Hyacinthe Bastaraud, devenue de plein exercice il y a un an.

Moins de places d’internes : quel impact localement ?

En Guadeloupe, la faculté Hyacinthe Bastaraud, adossée aux centres hospitaliers universitaires de Guadeloupe et de Martinique, ne devrait pas trop être affectée par ces diminutions, selon la doyenne de l’UFR de santé des Antilles ; cela, grâce à un système de compensation.

Il y a une compensation par ceux qui sont de l’ancien régime, qui ont aussi passé le concours (l’examen national classant), qui sont en nombre moindre (bien évidemment) et qui vont venir quand même  saupoudrer ces différentes universités et augmenter le nombre de places.

Professeure Suzy Duflo, doyenne de l’UFR de Santé des Antilles, cheffe du service ORL et chirurgie cervico-maxillo-faciale du CHU de la Guadeloupe

Il faut aussi rajouter la possibilité d’avoir des internes de pays tiers.

Nous avons chaque année des DFMS* et des DFMSA** qui sont des étudiants étrangers qui passent un examen. Et on reçoit ces dossiers quand ils réussissent, on les accepte et ils participent aussi à la vie du service. Ils sont internes comme les autres. Donc, on les forme en ce sens et ils sont chez nous pour améliorer leurs compétences. L’un dans l’autre, le ministère nous a autorisés à augmenter le nombre de postes d’étudiants étrangers qui seront présents.

Pr Suzy Duflo, doyenne de l’UFR de Santé des Antilles, cheffe du service ORL et chirurgie cervico maxillo-faciale du CHUG

[*DFMS : Diplôme de Formation Médicale Spécialisée – **DFMSA : Diplôme de Formation Médicale Spécialisée Approfondie]

L’impact de cette diminution du nombre de postes d’internes reste encore à analyser précisément, pour les responsables de la faculté de médecine des Antilles.

Une faculté de plein exercice depuis un an

La faculté Hyacinthe Bastaraud rayonne sur la Guadeloupe et la Martinique. Elle est désormais de plein exercice.
À la mise en place de cette université, entre la première et la dernière année, plusieurs étudiants faisaient le choix de partir dans l’Hexagone ; ils affirmaient, en septembre dernier, qu’il n’y avait pas suffisamment de moyens pour l’ouverture d’une filière complète.
Un an après, c’est l’occasion pour la faculté de faire un premier bilan. Celui-ci s’avère plutôt positif, pour la gouvernance.

Nous avons réalisé un enseignement de proximité, grâce aux enseignants, si bien au niveau des stages qu’au niveau de l’UFR, qui ont joué le jeu de cette proximité auprès des étudiants.

Pr Suzy Duflo, doyenne de l’UFR de Santé des Antilles, cheffe du service ORL et chirurgie cervico maxillo-faciale du CHUG

En 2023, une pétition avait circulé, au moment de l’ouverture de l’internat au sein des CHU de Guadeloupe et de Martinique.

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Certains étudiants ont fait le choix de ne pas poursuivre au-delà de la 3ème année.
Malgré cette position de quelques-uns, la faculté attire, notamment des anciens diplômés des premières années qui souhaitent revenir. Les conditions d’éloignement de la famille et la perte de repères ont nui à la réussite de ceux-là.

Il faut qu’on avance. D’une part, toutes les demandes des étudiants qui, l’année dernière et cette année, ont demandé à poursuivre leur 4ème année dans l’Hexagone, ont été acceptées ; charge à eux de trouver une faculté qui pouvait les recevoir. La deuxième chose : j’ai énormément de retours d’étudiants qui sont partis, qui faisaient partie de l’ancien régime (avant la mise en place de la faculté) et qui me sollicitent pour pouvoir revenir aux Antilles. La dernière chose : pour ceux qui sont restés, j’avais insisté auprès du ministère et obtenu qu’ils puissent partir entre le 4ème et la 5ème année, faire un stage dans l’Hexagone.

Pr Suzy Duflo, doyenne de l’UFR de Santé des Antilles, cheffe du service ORL et chirurgie cervico maxillo-faciale du CHUG

Pour autant, augmenter l’attractivité de la faculté reste un défi de tous les instants.

Vous savez que le CHU doit bientôt déménager très bientôt. Il va augmenter notre attractivité. On poursuit cette avancée. Il y a toujours des moments difficiles à passer. Je fais confiance aux enseignants présents, ainsi qu’aux étudiants, notamment à ceux qui sont restés. Parce qu’on est dans un climat réciproque de confiance. Le challenge est aussi grand pour eux, que pour nous : réussir, pour pouvoir travailler dans nos CHU.

Pr Suzy Duflo, doyenne de l’UFR de Santé des Antilles, cheffe du service ORL et chirurgie cervico maxillo-faciale du CHUG

À noter que la Guyane aura aussi prochainement son propre CHU, à compter de 2025 selon les prévisions ; un hôpital universitaire qui pourrait être un point de chute des élèves former dans les Antilles françaises.

Prochaine étape pour la faculté Hyacinthe Bastaraud : l’ouverture cette année de la 5ème année puis, l’année prochaine, de la 6ème ; il est aussi question de l’examen dématérialisé pour les spécialités, à venir.