Le crabe est un mets très apprécié, en Guadeloupe. Il est consommé en particulier durant les fêtes de Paques et à la Pentecôte, comme le veut la tradition locale.
Il est aussi une ressource pécuniaire pour ceux qui en font commerce ; on peut en trouver des lots de trois, pour 10 à 15 euros, actuellement.
Mais cette ressource s’amenuise, car nombreux sont ceux qui ne respectent pas la période de chasse de ce crustacé (chaque année du 1er octobre au 15 mai) ; ni la taille minimale des spécimens prélevés (60 mm de la carapace de l'avant à l'arrière).
Dans ce contexte, le Parc national de La Guadeloupe (PNG) a pensé une stratégie visant à une gestion durable des espèces semi-terrestre comestibles, à savoir les crabes blancs et les crabes à barbe.
Des zones où la chasse est interdite
Pour commencer, la chasse est interdite au cœur du Parc ; elle n’est autorisée que dans certaines zones. Une Bwèt a crab (boîte à crabe) type est également imposée ; elle doit permettre aux juvéniles (moins de 60 mm) de s’échapper. Les filets et produits chimiques sont proscrits.
Mais ceux qui bravent les interdits sont difficiles à débusquer. Pour autant, quelques bêtes sont sauvées, au fil des actions menées.
En amont des fêtes pascales, plusieurs boîtes ont d’ailleurs été ramassées sur le territoire géré par le PNG, par ses techniciens. Rudy Rilcy les a accompagnés :
Si on ne préserve pas la ressource, on ne respecte pas les règles qui permettent à l’espèce de se reproduire en toute quiétude et de perdurer, on entache même nos traditions.
Maddy Hatil, chargée de mission éducation à l’environnement et développement durable
Un braconnage qui fait des ravages à Deshaies
Autre décor : à Deshaies, la population de crabes s’effondre. Les braconniers viennent de toute la Guadeloupe sur place pour se servir.
Les chasseurs vertueux et même la municipalité s’en émeuvent. Sur place, les agents du Parc national privilégient la pédagogie et des actions de terrain. La commune, quant à elle, mobilise des policiers municipaux, pour traquer les contrevenants et retirer les boîtes hors normes.
Il y avait des crabes qui couraient partout à nos pieds ! Quand c’était la saison des crabes, il y en avait dans la rue, à tel point que les voitures les écrasaient. Mais, à présent, pour trouver un crabe, il faut vraiment se lever de bonne heure !
Aurélien Félix Madin, kabriyélè
En outre, l’animal subit la destruction de son habitat, par l’érosion du littoral ou encore le comblement des zones de mangrove.
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