VIDEOS. Le Parc national de la Guadeloupe œuvre pour préserver les crabes comestibles

L'époque où on voyait les crabes à profusion dans les rues est révolue. Leur population diminue de maière alarmante, déplore le Parc National de la Guadeloupe.
Le crabe sous haute protection. Le Parc national de la Guadeloupe veille à ce que les chasseurs respectent les règles : ils ne doivent capturer que des spécimens de plus de 60 mm et uniquement dans les zones dédiées, avec un équipement calibré. Si on ne laisse pas les espèces comestibles (et très appréciées) se reproduire, les Guadeloupéens devront renoncer à tout un pan de la tradition locale.

Le crabe est un mets très apprécié, en Guadeloupe. Il est consommé en particulier durant les fêtes de Paques et à la Pentecôte, comme le veut la tradition locale.
Il est aussi une ressource pécuniaire pour ceux qui en font commerce ; on peut en trouver des lots de trois, pour 10 à 15 euros, actuellement.

Elevage de crabes aux Mangles (Anse-Bertrand) - mars 2024.

Mais cette ressource s’amenuise, car nombreux sont ceux qui ne respectent pas la période de chasse de ce crustacé (chaque année du 1er octobre au 15 mai) ; ni la taille minimale des spécimens prélevés (60 mm de la carapace de l'avant à l'arrière).

Les crabes juvéniles (de moins de 60 mm) ne doivent pàas être capturés.

Dans ce contexte, le Parc national de La Guadeloupe (PNG) a pensé une stratégie visant à une gestion durable des espèces semi-terrestre comestibles, à savoir les crabes blancs et les crabes à barbe.

Le Parc national de la Guadeloupe mène des opérations de comptage des crabes - mars 2024.

Des zones où la chasse est interdite

Pour commencer, la chasse est interdite au cœur du Parc ; elle n’est autorisée que dans certaines zones. Une Bwèt a crab (boîte à crabe) type est également imposée ; elle doit permettre aux juvéniles (moins de 60 mm) de s’échapper. Les filets et produits chimiques sont proscrits.

Mais ceux qui bravent les interdits sont difficiles à débusquer. Pour autant, quelques bêtes sont sauvées, au fil des actions menées.

En amont des fêtes pascales, plusieurs boîtes ont d’ailleurs été ramassées sur le territoire géré par le PNG, par ses techniciens. Rudy Rilcy les a accompagnés :

Si on ne préserve pas la ressource, on ne respecte pas les règles qui permettent à l’espèce de se reproduire en toute quiétude et de perdurer, on entache même nos traditions.

Maddy Hatil, chargée de mission éducation à l’environnement et développement durable

Bwèt a Krab : calibrer pour préserver ©Rudy Rilcy - Guadeloupe La 1ère

Un braconnage qui fait des ravages à Deshaies

Autre décor : à Deshaies, la population de crabes s’effondre. Les braconniers viennent de toute la Guadeloupe sur place pour se servir.
Les chasseurs vertueux et même la municipalité s’en émeuvent. Sur place, les agents du Parc national privilégient la pédagogie et des actions de terrain. La commune, quant à elle, mobilise des policiers municipaux, pour traquer les contrevenants et retirer les boîtes hors normes.

Il y avait des crabes qui couraient partout à nos pieds ! Quand c’était la saison des crabes, il y en avait dans la rue, à tel point que les voitures les écrasaient. Mais, à présent, pour trouver un crabe, il faut vraiment se lever de bonne heure !

Aurélien Félix Madin, kabriyélè

Deshaies : réglementer la capture des crabes ©Rudy Rilcy - Guadeloupe La 1ère

En outre, l’animal subit la destruction de son habitat, par l’érosion du littoral ou encore le comblement des zones de mangrove.

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