Viol sur mineur à Baie-Mahault : le témoignage du père de la victime, un garçon de 6 ans

Viol sur mineur : Le père de la victime témoigne ©Ronhy Maléty
C'est le témoignage d'un papa désespéré. Son fils aurait été violé par un adolescent lors d’un entraînement de BMX à Baie-Mahault. Les faits se seraient produits en août... Depuis, les parents du petit garçon, révoltés par la lenteur judiciaire, tentent de faire face pour leur enfant.

Attention, certains propos de la vidéo peuvent heurter la sensibilité.

La gorge nouée, Marc (*) raconte cette journée du 11 août 2023 qui a bouleversé la vie de son petit garçon de 6 ans et celle de toute la famille.

C'est en fin d'après-midi qu'il récupère son fils au centre aéré de BMX organisé par un club, au Vélodrome de Gourdeliane, à Baie-Mahault. Le garçonnet se montre joyeux, content de retrouver son père.

Mais à mi-chemin de la maison, il commence à parler... Il explique à son père que quelqu'un lui a mis son sexe dans la bouche. 

Le père de famille refuse d'y croire, mais son fils est catégorique. Il mime alors ce qu'il a subi dans un local à vélos. Marc (*) comprend alors que son fils a été violé et agressé sexuellement alors qu'il était en centre aéré. 

"J'ai vu noir" souffle le père qui fait demi-tour sur-le-champ, avide de réponses. Il rencontre le responsable du centre et le questionne. 

Comment un mineur de 6 ans peut-il se retrouver dans un local avec un jeune sans la surveillance du personnel encadrant ?

Marc (*)

Les réponses obtenues le mettent hors de lui quand il s'entend dire que le comportement du jeune mis en cause "s'était amélioré". La même personne lui exprime son étonnement quant aux faits relatés.

Marc* apprend que celui qui aurait agressé son fils fait partie de la fédération de sport adapté, au service des personnes en situation de handicap mental et/ou psychique. Un adolescent de 16 ans qui intervenait au club de BMX "en tant qu'animateur jeune" explique l'une des encadrantes.

Marc* et sa compagne décident alors de porter plainte à la gendarmerie de Baie-Mahault. Ils sont entendus séparément, ainsi que leur fils. Une procédure que regrette l'homme qui aurait préféré que son garçon soit accompagné d'un parent, face aux enquêteurs, afin qu'il soit plus à l'aise.

Il regrette aussi la fermeture, pour le week-end, de l'Unité médico-judiciaire. Elle assure, sur demande de la justice, les examens médico-légaux de personnes majeures ou mineures victimes de violences, mais n'a pas pu les prendre en charge.

Il déplore également leur expérience aux urgences... Devoir insister pour que des prélèvements sur les parties intimes de son fils soient réalisés pour le dossier judiciaire.

Le retour à la maison est difficile. Au moment de la douche, le petit garçon est crispé... Marc (*) prend toute la mesure du calvaire enduré par son fils.

L'enfant joyeux, qui n'avait aucun mal à aller vers les gens, change... Il est heureusement entouré de ses deux parents qui ont pu rester à ses côtés, ces dernières semaines. D'autant qu'il a encore dû traverser d'autres épreuves. En raison de l'agression, il doit suivre pendant 28 jours, un traitement post-exposition au VIH, accompagné d'effets secondaires : vomissements, douleurs musculaires, fatigue... 

Ce n'est que récemment qu'il a pu faire sa rentrée, après tous ses camarades...

Aujourd'hui, le petit garçon est suivi par un pédopsychiatre. Son père le trouve différent, plus sensible. Il nous réclame davantage, explique-t-il.

Un père qui ne décolère pas et pointe du doigt la lenteur de la procédure. Il affirme que le mis en cause n'a toujours pas été interrogé par les enquêteurs. Et cette peur qui le tenaille, que l'adolescent s'en prenne à un autre enfant...

De plus, selon lui, les résultats des prélèvements effectués il y a un mois ne sont toujours pas revenus, n'étant pas prioritaires.

Marc (*) milite pour que les victimes mineures et leurs proches soient mieux encadrés et que les responsabilités de chacun soient établies.

L'un des représentants du club, Rodolphe Morvany, affirme de son côté que c'est la première fois qu'une telle chose se produit. Il a annoncé que le club se porterait partie civile.

(*) Le prénom du père a été changé pour préserver son anonymat.