Pointe-à-Pitre s'est réveillée endolorie... La ville d'art et d'Histoire a été, une nouvelle fois, le théâtre d'affrontements entre des manifestants opposés à l'obligation vaccinale et au pass sanitaire et les forces de l'ordre, dans l'après-midi et le début de soirée, de ce jeudi 20 janvier.
Dans la nuit, des magasins ont été pillés.
Ils se sentent abandonnés... C'est le sentiment des commerçants pointois, ce vendredi matin... Après les événements de la veille, plusieurs d'entre eux ont retrouvé leurs magasins pillés... Encore... C'est le cas de Nassif Bou Ferraa, propriétaire d'un magasin de téléphonie installé à la Tour Cécid, vandalisé. Il a assisté impuissant au cambriolage. Ce matin, l'homme était partagé entre résignation et découragement.
Comme lui, François Pellecuier se sent désespéré. Pour le président de l'association des commerçants de Pointe-à-Pitre encore une fois, les commerçants de la ville sont victimes de ces violences, cambriolages et actes de vandalisme. Malgré les appels à l'aide, au commissariat, ils sont trop nombreux à avoir été pris pour cibles.
Il se dit désormais inquiet... Pour la survie de la ville, de l'économie de la zone. D'autant plus que le ras-le-bol est général.
Des gens en viennent aujourd'hui à se dire "On va se faire nous-mêmes notre sécurité..." Il ne faudra pas en arriver là, mais honnêtement, quand on voit comment cela s'est passé, il est évident qu'il y a quelque chose à faire. On ne peut pas toujours subir ça et ne pas être aidé.
Il y a une zone de non-droit qui à l'air de s'installer sur la ville de Pointe-à-Pitre [...] qui fait qu'on peut se poser des questions sur l'avenir.
Guillaume Di Rosa fait partie de ceux qui ne veulent plus se laisser faire. Il l'assure, il ne baissera pas les bras, mais l'abattement est bien là. Son magasin de baskets a, lui aussi, été pillé. Plus que tout, il veut de l'aide. Que la police mette plus de moyens pour protéger leurs boutiques.
Car, hier soir, il s'est clairement senti "impuissant".
François Pellecuier souhaite désormais que les actes remplacent les paroles. Il n'est plus l'heure des constats, martèle-t-il. "Il faut mettre en place un plan d'action, trouver une solution... Donner l'impression aux Pointois qu'on prend le problème à bras le corps" ajoute-t-il.
Un cri de colère entendu par Harry Durimel, maire de Pointe-à-Pitre. Il entend cette volonté des commerçants de former une milice.
Il l'explique, il faut peut-être également prendre le problème à la source.