Tandis que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin rencontrait les élus de Guadeloupe à la résidence préfectorale, à Saint-Claude, ce jeudi matin (18 avril 2024), la ministre déléguée en charge des Outre-mer traitait du dossier de l’eau, sur le site de captage de l’Ermitage, à Trois-Rivières, puis de celui des algues sargasses, entre les ports de Jarry et de Petit-Bourg.
En finir progressivement avec les tours d’eau
Marie Guévenoux a rappelé les grandes orientations du gouvernement pour surmonter la crise de l’eau, dans l’archipel, où les situations de pénuries, de casses, ou encore de coupures pour travaux sont légion, au détriment de la population. La ministre déléguée a signé l’avenant du contrat d’accompagnement renforcé du Syndicat Mixte de Gestion de l’Eau et de l’Assainissement de Guadeloupe (SMGEAG).
La poursuite d’une gouvernance à quatre (Etat/Région/Département/SMGEAG) a été confirmée.
La contribution de l’Etat a été par ailleurs été renouvelée, cette année, à hauteur de 20 millions d’euros ; cette somme, ajoutée au pot commun sous la forme de subventions exceptionnelles, doit bénéficier à la réhabilitation du réseau, devenu vétuste.
Le rythme des réparations des nombreuses fuites décelées a considérablement augmenté : il y en a trente par jour désormais, contre deux antérieurement.
On a, ici, en Guadeloupe, un réseau défaillant, qui est lié à un problème de gouvernance historique ; à un moment l’eau était gérée par les intercommunalités, par des EPCI et, aujourd’hui, le réseau est extrêmement dégradé. 70% de l’eau produite en Guadeloupe est perdue ; c’est absolument énorme. Depuis que la crise s’en ressent dans le quotidien des Guadeloupéens, l’Etat a pris les choses à bras-le-corps (...). La Région et le Département se sont également engagés pour financer la réparation du réseau (...)
Marie Guévenoux, ministre déléguée en charge des Outre-mer
Les aides de l’Etat ont par exemple bénéficié au nouveau captage d’une source d’eau à Trois-Rivières (d’où le lieu du rendez-vous choisi aujourd’hui). Sur place, après contrôle de l’Agence régionale de santé (ARS), 4000 habitants ne devraient plus subir les habituels (et non acceptables) tours d’eau.
De son côté le SMGEAG s’est engagé à une augmentation de ses recettes. Mais aussi à la maîtrise des charges et pilotage financier. Justement, Marie Guévenoux a plaidé pour que tous les Guadeloupéens paient leurs factures d’eau, afin de contribuer à la santé financière du SMGEAG et permettent à cet opérateur de servir la population à la hauteur de ses attentes. "64% des Guadeloupéens paient leurs factures d’eau ; ce n’est pas suffisant !" a-t-elle rappelé.
Cette convention contribue à gommer les nombreuses années où la situation a été sous-estimée, selon Jean-Philippe Courtois, maire de Capesterre-Belle-Eau et représentant du Département.
Faire face aux imprévisibles vagues d’échouements de sargasses
Dans la foulée de la réunion sur l’eau, Marie Guévenoux est allée, en mi-journée, à la rencontre des acteurs de la cellule PULSAR (Plan d’urgence locale sargasses).
Dans ce dossier aussi, elle a confirmé le soutien de l’Etat, cette fois aux collectivités, en matière de lutte contre les sargasses. Deux premières conventions ont été signées avec les maires de Goyave et de Petit-Bourg ; rien que cette dernière symbolise 553.000 euros supplémentaires alloués pour l’achat d’engins de collecte en mer et sur le littoral.
Marie Guévenoux a pris la mer, pour observer des barrages anti-algues brunes, installés au large, pour dévier ces indésirables.
Après une traversée du port de Jarry, la ministre déléguée a accosté au port de Petit-Bourg. De quoi se rendre compte des conséquences de ce fléau, outre sur la santé des populations, sur l’environnement et la biodiversité.
Sylvie Gustave-dit-Duflo intervient à deux titres, dans ce dossier, en tant que vice-présidente de la Région Guadeloupe et présidente du conseil d'administration de l'Office français de la biodiversité (OFB).
La délégation ministérielle quittera l’archipel dans la soirée, après une rencontre avec de jeunes sportifs de haut niveau qui participeront au relais de la Flamme Olympique, au Centre de ressources, d’expertise et de performance sportive (CREPS) Antilles-Guyane.