"Quoi qu'il arrive, la sécurité est obligatoirement une priorité (...). François (Gabart) a participé à l'écriture de la jauge, il ne peut pas en ignorer les tenants et les aboutissants", a insisté Patricia Brochard, présidente de la classe Ultim, lors d'une conférence de presse.
Vendredi, Gabart, qui avait terminé deuxième à sept minutes du vainqueur Francis Joyon lors de la précédente édition en 2018 avec un autre bateau, avait dénoncé "un imbroglio pas très sportif".
La sécurité du skipper en question
La classe Ultim 32/23, dirigée par les armateurs des bateaux qu'elle regroupe, refuse son adhésion au motif que les winches de son nouveau trimaran SVR Lazartigue sont positionnés trop bas, ce qui bloque la visibilité pour le skipper.
"Quand il est dans sa coque centrale, il n'a aucune vision si ce n'est par des caméras", a fait valoir Cyril Dardashti, team manager de Gitana.
Pour Gabart, c'est une question d'interprétation des règles: "Il y a eu une expertise mandatée par la classe Ultim qui a conforté notre interprétation. Un jaugeur et un membre de la Fédération française de voile ont confirmé aussi", avait-il expliqué à l'AFP vendredi.
Un problème déjà abordé en juillet 2021
Sollicitée par la classe, la Fédération internationale (World Sailing) a rendu en février un avis de non-conformité. A partir de plans erronés selon Gabart, ce que conteste Patricia Brochard.
Plusieurs skippers ont expliqué lundi que la question avait été évoquée dès la mise à l'eau du bateau en juillet 2021. Compte tenu des délais, ils avaient accepté de signer une dérogation pour l'autoriser à participer à la Transat Jacques Vabre (2e), à condition qu'il modifie son bateau pour 2022.
Mais "il a joué la montre", a dénoncé Charles Caudrelier (Maxi Edmond de Rothschild). "On se sent mis devant le fait accompli, comme si c'était à nous de trouver des solutions maintenant", a regretté Thomas Coville (Sodebo).
Selon les skippers, l'aménagement du trimaran de Gabart lui permet un gain "loin d'être négligeable" en aérodynamisme, en poids et en partage des masses.