Vote au conseil de sécurité de l'ONU concernant une force internationale en Haïti

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer ce lundi après-midi (2 octobre 2023) sur la création d'une mission internationale de soutien à la police en Haïti, gangréné par la violence des gangs, selon le programme publié.

Depuis un an, le Premier ministre haïtien Ariel Henry et le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres réclament l'envoi d'une force internationale pour aider la police dépassée par cette violence qui ne cesse de s'aggraver.
Mais au sein d'une communauté internationale échaudée par les expériences passées et les risques de se retrouver piégée dans un bourbier meurtrier, il a été difficile de trouver un volontaire pour prendre la tête de cette force non onusienne.

Fin juillet, le Kenya a finalement annoncé être prêt à mener cette mission et à déployer 1 000 hommes dans le pays.
Et les Etats-Unis, qui entendent fournir un soutien logistique mais a priori pas de forces de sécurité sur le terrain, ont indiqué fin septembre que plusieurs autres pays entendaient contribuer à cette "mission multinationale de soutien à la sécurité".

La Jamaïque, les Bahamas et Antigua-et-Barbuda ont notamment fait savoir qu'ils y participeraient.

Après des discussions de plusieurs semaines sur le mandat de la mission, les membres du Conseil de sécurité se prononceront lundi après-midi sur la résolution destinée à donner le feu vert à cette mission non onusienne.
Lors de l'Assemblée générale de l'ONU il y a dix jours, le Premier ministre haïtien a une nouvelle fois imploré la communauté internationale d'agir "en urgence" pour aider ses concitoyens.

Selon un rapport d'Antonio Guterres publié cette semaine, la crise multiforme que traverse Haïti s'est encore aggravée depuis un an.

La violence des gangs, qui ont resserré leur emprise sur la capitale et au-delà, est notamment "devenue encore plus intense et plus brutale", a souligné le secrétaire général, décrivant les viols utilisés comme arme de terreur, les snipers sur les toits ou des personnes brûlées vives, mais aussi l'émergence au printemps d'un mouvement d'autodéfense.

Au total, près de 2 800 meurtres ont été dénombrés entre octobre 2022 et juin 2023, dont près de 80 de mineurs, selon le rapport.
Une violence alimentée par le trafic d'armes principalement en provenance des Etats-Unis.
La Chine, qui dispose d'un droit de veto au Conseil de sécurité, s'est d'ailleurs montrée sceptique ces derniers mois sur l'opportunité d'envoyer une force internationale, insistant sur le besoin de juguler plutôt le trafic d'armes, croissant, depuis la Floride.